Mouvement autonome en Italie
Le mouvement autonome apparaît en Italie en 1973 sous le nom d'«Autonomia Operaia». Il fait par conséquent référence au concept d'«autonomie ouvrière» ou d'«autonomie prolétarienne».
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Le mouvement autonome apparaît en Italie en 1973 sous le nom d'«Autonomia Operaia» (Autonomie ouvrière). Il fait par conséquent référence au concept d'«autonomie ouvrière» ou d'«autonomie prolétarienne». Les 3 et 4 mars 1973, 400 délégués se réunissent à Bologne pour fonder la coordination italienne des comités autonomes ouvriers. Regroupement de comités ouvriers et de collectifs de quartiers, l'Autonomie italienne rassemble aussi à partir de 1976 des centaines de bandes de jeunes défendant l'émeute et la délinquance comme forme de lutte contre l'Etat et le capitalisme.
De nombreux autonomes italiens sont directement issus du Parti Communiste. Certains viennent aussi de différentes organisations d'extrême-gauche comme Il Manifesto, Potere Operaio (Pouvoir Ouvrier), et Lotta Continua. Les partisans de Toni Negri rejoignent l'Autonomie dès 1973. Ils défendent une conception léniniste de l'Autonomie ouvrière qui prône la création d'un "Parti Autonome".
A partir de 1975, l'Autonomie italienne est rejointe par des militants issus de Potere Operaio et de Lotta Continua qui se regoupent autour d'Oreste Scalzone pour créer le Comitato Comunisto per il Potere Operaio (Comité Communiste pour le Pouvoir Ouvrier). Le Comitato Comunisto per il Potere Operaio (COCOPO) représente la tendance insurrectionnaliste de l'Autonomie italienne. Le COCOPO prône ainsi un exercice direct de la violence militaire. A l'opposé, la tendance représentée par Toni Negri, organisée au sein des Collectifs Politiques Ouvriers, entend déléguer la lutte armée aux Brigades Rouges. En 1976, le COCOPO explose en une grande variété de groupes armés : Comitati Comunisti per la Dittatura Proletaria à Rome, Unità Comuniste Combattenti à Florence, Prima Linea à Milan... Quant aux militants regroupés autour d'Oreste Scalzone, ils s'organisent à partir de 1977 au sein des Comitati Comunisti Rivoluzionari.
Progressivement, l'Autonomie italienne se militarise, chaque collectif autonome créant son propre groupe armé pour organiser hold-up, incendies, attentats à l'explosif, et "jambisations" (tirs d'armes à feu dans les jambes). Le mouvement autonome italien s'effondre subitement en 1979 : 25 000 militants sont incarcérés, plusieurs centaines s'exilent à l'étranger, la majorité en France et en Amérique latine où ils bénéficieront de l'asile politique.
En février 2007, Oreste Scalzone est de retour en Italie après vingt-six ans d'exil.
Bibliographie
- L'Autonomie. Le mouvement autonome en France et en Italie, éditions Spartacus 1978
- Le Mouvement autonome en Italie et en France (1973-1984) , Sébastien Schifres, Université Paris VIII, 2008
- Italie 77. Le «Mouvement», les intellectuels, Fabrizio Calvi, SEUIL 1977
- Una sparatoria tranquilla. Per una storia orale del'77, ODRADEK 1997
- Autonomie populaire et désobéissance civile : Les autoréductions en Italie suivi de La grève de 1979 à Renault Véhicule Industriel (RVI), CNT-AIT Cæn, Cahiers de l'Annarcho-syndicalisme (CAS), 2007
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