Anarchie

L'anarchie sert à désigner la situation d'une société où il n'existe ni autorité, ni pouvoir, ni domination, ayant un caractère cœrcitif.



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Anarchisme - Histoire des idées politiques

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Définitions :

  • anarchiste - Qui a rapport à l'anarchisme; Celui ou celle qui professe, qui pratique l'anarchisme (source : fr.wiktionary)
  • Dispositif politique qui se définit par une absence de pouvoir, d'état, jugés non nécessaires.... (source : faculty.marianopolis)
  • (Du grec a, privatif, et arché, commandement, pouvoir, autorité. ) Etat d'un peuple, d'un milieu social, émancipé de toute tutelle... (source : increvablesanarchistes)

L'anarchie (du grec αναρχία -anarkhia-, du an-, préfixe privatif : absence de , et arkhê, commandement, ou «ce qui est premier») sert à désigner la situation d'une société où il n'existe ni autorité, ni pouvoir, ni domination, ayant un caractère cœrcitif. L'anarchie peut, étymologiquement, aussi être expliquée comme le refus de tout principe premier, de toute cause première, et comme revendication de la multiplicité face à l'unicité. Son symbole se traduit par un A inscrit dans un O.

Le mot anarchie est employé tantôt comme synonyme de désordre social qu'on retrouve dans le sens courant, qui se rapproche de l'anomie, tantôt comme un but pratique à atteindre dans le cadre d'une idéologie comme c'est le cas pour les anarchistes.

Anarchie et anomie

Le sens courant

Le mot anarchie est fréquemment employé comme un repoussoir par des personnes considérant essentiel le principe essentiel d'autorité pour indiquer une situation de désordre, de désorganisation, de chaos, sur la base de l'hypothèse implicite que l'ordre nécessiterait une hiérarchie. On retrouve déjà dans le Littré (le mot est particulièrement peu usité avant le XVIIe siècle) la définition de l'anarchie comme «absence de gouvernement, et par suite désordre et confusion». Par extension ce sont l'ensemble des formes de trouble et de désordre qui sont nommées anarchie ; c'est cette façon d'employer le mot qui prévaut dans l'usage courant, comme dans la majorité des dictionnaires. Le poète Armand Robin (1912-1961) définit "l'anarchiste" comme celui qui est "purifié volontairement, par une révolution intérieure, de toute pensée et de tout comportement pouvant d'une façon quelconque impliquer domination sur d'autres consciences".

L'anomie

Le mot correct pour une situation de désordre social, sans lois, sans règles, où les différends se régleraient par l'unique violence physique (armée ou non), est l'anomie. L'anomie est une dissolution des normes sociales, règles, lois, coutumes : cette situation peut être liée à une volonté de domination réciproque de plusieurs pouvoirs concurrents, à une réaction de désespoir (L'anarchie est la formulation politique du désespoir, Léo Ferré) face à une société moribonde.

À ce sujet, quoique anomie soit mieux adapté, le terme «anarchie» est utilisé toujours par les pouvoirs pour indiquer une situation politique qu'ils ne maîtrisent pas (et qu'ils désireraient maîtriser), où leur pouvoir politique est en difficulté.

Termes historiques

Les exemples historiques tels que L'anarchie militaire dans l'Empire romain dans les années 235-268, ou l'utilisation d'Anarchie (The Anarchy) pour définir la guerre civile anglaise qui opposa deux concurrents au pouvoir, Mathilde l'Emperesse et Étienne de Blois entre 1135 et 1154, est révélateur par conséquent : il ne s'agit pas de situations qui puissent s'apparenter à l'anarchie au sens strict, auquel cas il n'y aurait plus de pouvoir, ni d'autorité, mais d'une désorganisation liée aux pouvoirs concurrents, d'une période politique troublée.

Utilisation péjorative du terme «anarchie»

Fréquemment, le terme «anarchie» est utilisé pour décrire le chaos, les guerres civiles et les situations de désordre social.

On peut y voir deux raisons.

La première, probablement la moindre, provient du terme «anarchie», interprété comme l'absence d'ordre, de règles et de structures organisées, bref : le chaos de l'anomie sociale. Ce n'est néenmoins pas ce que prônent les anarchistes. Pour éviter cette confusion entre anarchie politique et anomie, confusion qui dénature les idées de l'anarchisme, les anarchistes utilisent quelquefois le mot «acratie» ou libertaire (terme découvert par Joseph Déjacque, défenseur de la liberté politique), comme synonymes d'anarchiste.

La seconde, plus concrète et plus forte, provient des luttes anarchistes au tournant des XIXe et XXe siècle en Europe. À cette époque, le mouvement anarchiste a été marqué par les illégaux ou illégalistes qui voulaient sans attendre pratiquer l'anarchisme (et par conséquent ignorer purement et simplement les «lois», reconnues comme illégitimes), le diffuser (théorie de la propagande par le fait) et lutter activement contre les oppressions, y compris par la violence. Concrètement, des anarchistes ont escroqué, volé et tué au nom de leur doctrine, avec comme victimes des puissants (princes, ministres, riches, compagnies d'assurances, etc. ), des serviteurs de l'État (douaniers, policiers, etc. ). Quelle qu'ait été l'importance réelle de ce courant, il a beaucoup frappé les esprits. D'autre part et vice versa, par non violence, des anarchistes pacifistes, refusaient la et pratiquaient l'insoumission. Tout cela a servi à expliquer la mise en place des «lois scélérates» à la fin du XIXe siècle dans de nombreux pays et stigmatisé la totalité des anarchistes, alors que «anarchiste» ou «Ravachol» devenaient des insultes.

L'usage du terme libertaire s'est d'ailleurs répandu en France avec l'interdiction des mots de l'anarchisme, pour des raisons sociales et juridiques (être l'auteur de «propagande anarchiste» est resté passible de prison jusqu'en 1992[1]).


L'anarchie, l'absence de commandement comme but des anarchistes

Les anarchistes face à l'anarchie-anomie

Les anarchistes rejettent généralement la conception courante de l'anarchie (utilisée dans le langage familier, par les médias et les pouvoirs politiques). Pour eux, au contraire, l'ordre naît de la liberté, alors que les pouvoirs génèrent le désordre (voir termes historiques). Certains anarchistes useront du terme acratie, du grec «kratos» (le pouvoir) par conséquent littéralement «absence de pouvoir», plutôt que du terme «anarchie», d'étymologie grecque lui aussi, qui leur semble devenu ambigu, porteur d'un aspect positif mais d'une trop grande connotation négative pour pouvoir être employé comme synonyme d'un objectif désirable. De même, certains anarchistes auront plutôt tendance à utiliser le terme de «libertaires» pour se désigner, ou indifféremment ceux de «fédéralistes», «anti-étatistes» ou «anti-autoritaires».
Il est arrivé à Bakounine lui-même d'utiliser «anarchie» au sens de désordre, et on retrouve cette acception dans les rédigés du Comité central de l'Internationale genevoise. Ces formulations ne se retrouvent cependant plus chez les anarchistes actuels.

L'anarchie, société libertaire

Cependant, les anarchistes utilisent toujours le terme, porteur d'une histoire indissociable d'autres notions qui s'y rattachent comme l'anarchisme ou l'anarchie positive de Proudhon (qui est d'ailleurs le premier à donner un sens précis au mot anarchie, utilisé jusque là en guise d'injure dans les milieux politiques sans avoir jamais été véritablement défini).

L'anarchie aux yeux des anarchistes n'est pas un chaos, mais la situation harmonieuse résultant de l'abolition de l'État et de l'ensemble des formes de l'exploitation de l'humain par l'humain, «c'est l'ordre sans le pouvoir», «la plus haute expression de l'ordre» (Elisée Reclus). Basée sur l'égalité entre les individus, l'association libre, fréquemment la fédération et l'autogestion, ou alors pour certains le collectivisme, l'anarchie est par conséquent organisée, structurée, sans admettre pour tout autant, aux yeux des anarchistes anticapitalistes, de principe de supériorité quelconque de l'organisation sur l'individu.

On peut noter que chez l'ensemble des anarchistes la qualité indispensable est la responsabilité individuelle (associé au droit naturel) qui permet d'agir dans l'intérêt personnel sans pour tout autant attenter à la liberté des autres. Les seuls mandatés le sont , par volontarisme et sans durée précise, dans un but et sur un mandat précis, et il n'existe ainsi nulle forme de domination ni de gouvernement.

Expériences historiques

En périodes révolutionnaires

En périodes non-révolutionnaires

Période contemporaine

En d'autres lieux et des périodes plus récentes, certains peuples se sont inspirés en partie de certains principes de l'anarchie :

Notes et références

  1. http ://www. legifrance. gouv. fr/affichTexte. do;jsessionid=BAFE4FDE26B92D8E54892CCC3C5029DB. tpdjo15v_3?cidTexte=JORFTEXT000000177662&dateTexte=&oldAction=rechJO#LEGIARTI000006491916

Voir aussi

Bibliographie

Sur le sens d'«anarchie» :

  • Népotisme
  • Oligarchie
  • Ploutocratie
  • République
  • Royauté
  • Technocratie
  • Théocratie
  • Tyrannie

  • Liens externes

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