Jean-Jacques Rousseau

Jean-Jacques Rousseau, né le 28 juin 1712 à Genève et mort le 2 juillet 1778 à Ermenonville, est un écrivain, philosophe et musicien genevois de langue française.



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Jean-Jacques Rousseau
Philosophe occidental
Époque moderne
Pastel de Maurice Quentin de La Tour, Jean-Jacques Rousseau, en 1753, (alors âgé de 41 ans)
Pastel de Maurice Quentin de La Tour, Jean-Jacques Rousseau, en 1753, (alors âgé de 41 ans)
Naissance : 28 juin 1712,
Flag of Canton of Geneva.svg République de Genève
Décès : 2 juillet 1778,
Ermenonville,
Royaume de France Royaume de France
École/tradition : Contractualisme/Théories du contrat social, empirisme, précurseur du romantisme et du communisme
Principaux intérêts : Politique, éducation, éthique, religion, musique, botanique
Idées remarquables : État de nature, contrat social, perfectibilité
Influencé par : Plutarque, Machiavel, Hobbes, Descartes, Locke, Malebranche
A influencé : Kant, Maistre, Robespierre, Wollstonecraft, Schiller, Fichte, Hegel, George Sand, Lévi-Strauss, Rawls

Jean-Jacques Rousseau, né le 28 juin 1712 à Genève et mort le 2 juillet 1778 à Ermenonville, est un écrivain, philosophe et musicien genevois de langue française. Il fait partie des plus illustres philosophes du siècle des Lumières, quoique son œuvre philosophique et son tempérament l'aient fréquemment opposé au rationalisme des Lumières ainsi qu'à quelques-uns de ses éminents représentants. Ses travaux ont influencé largement l'esprit révolutionnaire français. Il est spécifiquement célèbre pour ses travaux sur l'homme, la société mais aussi sur l'éducation. La philosophie politique de Rousseau se situe dans la perspective dite contractualiste des philosophes britanniques des XVIIe et XVIIIe siècles, et son fameux Discours sur l'inégalité se conçoit facilement comme un dialogue avec l'œuvre de Thomas Hobbes.

Biographie

Jean-Jacques Rousseau est le fils d'Isaac Rousseau (Genève, 1672 - Nyon, 1747), horloger comme son père et son grand-père, et de Suzanne Bernard (Genève, 1673 - Genève, 1712), qui meurt le 7 juillet 1712, neuf jours après l'apparition de Jean-Jacques. Elle-même était fille d'un horloger appelé Jacques Bernard. Sa mère morte, le jeune Jean-Jacques est élevé à partir de neuf ans par son oncle Samuel Bernard, pasteur protestant, qu'il prend pour son grand-père. Sa famille, d'origine française, s'était exilée à Genève en 1549 à cause de la persécution religieuse. Abandonné à 10 ans par son père, il connaît, livré à lui-même, une enfance, une éducation et des débuts complexes. Il passe deux années chez le pasteur Lambercier à Bossey (au pied du Salève, au sud de Genève) (1722 - 1724). Son oncle le place comme apprenti chez un greffier, puis en 1725 chez un maître graveur.

«Maman»

Jean-Jacques quitte la Genève protestante à seize ans en 1728. C'est le curé de Confignon, Benoît de Pontverre, qui l'adresse à une vaudoise émigrée à Vevey, la baronne de Warens, récemment convertie au catholicisme, dont il s'éprend et qui sera plus tard sa tutrice et sa maîtresse. Le 21 mars 1728 a lieu la rencontre. Dans ses Confessions Rousseau souhaite que cette rencontre soit matérialisée par un balustre d'or. Aussi peut-on observer à Annecy une statue du philosophe entourée d'un balustre doré sur lequel il est rédigé «un matin de Pâques fleuries, Rousseau rencontra ici madame de Warens». La baronne l'envoie à Turin où il se convertit au catholicisme le 23 avril. L'année suivante, il retourne chez celle qu'il appelait «Maman» tandis que cette dernière n'était que de 13 ans plus vieille que lui, dans «une petite maison au penchant d'un vallon», près de Chambéry, que Les Confessions ont rendue célèbre : «les Charmettes». Mme de Warens est à l'origine d'une grande partie de son éducation sentimentale et amoureuse.

Les débuts philosophiques

Célébrité et polémiques

C'est à cette période que Rousseau, qui vivait dans la hantise d'un complot dirigé contre lui, débute son œuvre autobiographique.

L'œuvre autobiographique

Tombeau au Panthéon de Paris

La «vérité» de Jean-Jacques Rousseau

Portait de Jean-Jacques Rousseau en 1766, (alors âgé de 54 ans) , par Allan Ramsay.

Rousseau s'inscrit contre la filiation nobiliaire et réveille cette inconnue de la «vieille» littérature : la sensibilité, une sensibilité fondatrice de droits et de devoirs. Mais son influence trouve sa pleine expression avec la Révolution française : le penseur politique en devient l'un des pères spirituels et tous se réclament de lui. Les révolutionnaires, d'un extrême à l'autre, prétendent «ne marcher que le Contrat social à la main». Paradoxalement, les théoriciens de la contre-révolution (Joseph de Maistre, Louis-Gabriel de Bonald) se réclament eux aussi de Rousseau. Cela suffit à donner une idée de la diversité de l'héritage rousseauiste.

La différence majeure entre son œuvre et d'autres «vérités» publiées se trouve peut-être dans le parti pris affiché et , chez lui, évident - sa devise vitam impendere vero (empruntée à Juvénal, Satires, IV, 91) ou «consacrer sa vie à la vérité», selon sa propre traduction, en fait foi - de considérer la notion de vérité comme objet de recherche supérieur à toute autre valeur et même à sa propre réputation ou son propre honneur. On peut, par certains côtés, considérer la totalité de l'œuvre de Rousseau comme une immense lettre morale adressée à ses contemporains en premier lieu, ainsi qu'à l'humanité entière (et, sinon éternelle, du moins pour quelques siècles après lui). L'état actuel de sa diffusion en librairie, le nombre des thèses qui lui sont consacrées ainsi qu'à son œuvre, tout comme les traductions en de multiples langues, semblent confirmer le caractère essentiel de ces «essais de vérité» rédigés par un passionné, un grand initié qui s'est risqué à descendre ainsi qu'à œuvrer pour ce monde émotionnel que les hommes maîtrisent le moins. Il «parlait peuple, pour les peuples» avant la lettre, et ce avec tout autant d'intelligence que d'instinct, c'est-à-dire de cœur, sans être ni tribun ni orgueilleux, semblant tout de même ne pas ignorer qu'à sa façon, il était (et peut-être resterait) l'un des grands instructeurs de l'humanité.

Les grands principes de la philosophie rousseauiste

La Nature

La statue de Jean-Jacques Rousseau à Chambéry, par Mars Valett.

Définition

Tous les philosophes du XVIIIe siècle se réfèrent à la Nature... Fréquemment, c'est au sens d'une physique. Chez Rousseau, la définition de ce mot «Nature» est peu évidente : ce dernier peut désigner autant le monde physique que les dispositions innées de l'homme, la conscience morale (la «voix de la nature») ou, plus simplement, la campagne verdoyante.

Cette pluralité de sens n'empêche pas, cependant, de produire une définition plus précise. La nature, c'est avant tout ce qu'on oppose à la culture (l'art, la technique, la loi, l'institution, la société, l'arbitraire). Rousseau est peut-être le premier à faire de cette distinction un outil méthodologique (repris surtout par Claude Lévi-Strauss, rousseauiste fervent).

L'idée de nature est peut-être celle d'une «transparence» originelle : la nature, c'est ce qui est vrai, ce avec quoi nous avons un rapport immédiat (sans médiation), et qui nous rappelle à notre origine — c'est en ce sens qu'on peut parler, pour désigner la conscience morale, de la «voix de la nature» : «sois juste et tu seras heureux», «je ne tire point ces principes de la haute philosophie, mais je les trouve au fond de mon cœur rédigées par la nature en caractères ineffaçables» (Émile, IV). La nature est un principe d'ordre, de simplicité et d'authenticité. À l'opposé, le vice (désordre, mensonge, luxe, violence) procède de la société et de la culture, de l'inscription de l'individu dans des rapports artificiels : «Posons pour maxime que les premiers mouvements de la nature sont toujours droits : il n'y a point de perversité originelle dans le cœur humain. Il ne s'y trouve pas un seul vice dont on ne puisse dire comment et par où il est entré» (Émile, II).

L'état de nature

Article détaillé : État de nature.

Outre les fragments intitulés L'état de guerre, deux textes principaux — qui changent quelquefois quelque peu — décrivent l'état de nature tel qu'il est conçu par Rousseau : Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.

La définition de l'homme naturel, c'est un parfait balancement entre les désirs et ce qu'il dispose. L'homme naturel est un être de sensations uniquement. «Plus on médite sur ce sujet, plus la distance des pures sensations aux plus simples connaissances s'agrandit à nos regards ; et il est impossible de concevoir comment un homme aurait pu, par ses seules forces, franchir un si grand intervalle».

L'homme à l'état de nature ne veut que ce qu'il retrouve dans l'environnement de vie qui l'entoure. Car il ne pense pas et se trouve par conséquent dépourvu de l'imagination indispensable à l'élaboration d'un désir pour ce qu'il ne perçoit pas. Ces choses sont les seules qu'il puisse se «représenter». Les désirs de l'homme à l'état de nature vont de soi avec les désirs de son corps. «Ses désirs ne passent pas ses besoins physiques, les seuls biens qu'il connaisse dans l'univers sont la nourriture, une femelle et du repos».

Être de pures et seules sensations, l'homme naturel ne peut anticiper l'avenir, ni se représenter les choses au-delà du présent. C'est à dire, la nature en lui correspond idéalement à celle en dehors. Dans l'Essai, Rousseau suggère que l'homme naturel n'est pas même capable de distinguer un identique dans un autre être humain. Car cette distinction requiert des facultés d'abstraction qui lui manquent. L'homme naturel ignore ce qu'il y a de commun entre lui et l'autre être humain. Pour l'homme naturel, l'humanité s'arrête au petit cercle d'individus avec lesquels il est en rapport immédiat. «Ils avaient l'idée d'un père, d'un fils, d'un frère, et non pas d'un homme. Leur cabane contenait tous leurs identiques... Hors eux et leur famille l'univers ne leur était rien». (Essai, IX) La pitié ne pouvait s'exercer activement que dans le petit milieu de la horde. Mais de cette ignorance ne résulterait pas la guerre, car les hommes naturels ne se rencontraient virtuellement pas les uns les autres. Les hommes, si on veut, s'attaquaient dans leurs rencontres, mais ils se rencontraient rarement : «Partout régnait l'état de guerre, et la terre était en paix».

Par là, Rousseau prend le contre-pied de la théorie hobbesienne de l'état de nature. L'homme naturel de Rousseau n'est pas un «loup» pour ses identiques. Mais il n'est pas non plus porté à s'unir à eux par des liens durables ainsi qu'à former avec eux des sociétés. Il n'en ressent pas le désir. Ses désirs sont satisfaits par la nature. Et son intelligence, réduite aux seules sensations, ne peut même pas se faire une idée de ce que serait une telle association. L'homme naturel n'a que l'instinct, et cet instinct lui suffit. Cet instinct est individualiste ; il ne l'induit aucunement à la vie sociale. Pour vivre en société, il faut la raison à l'homme naturel. La raison, pour Rousseau, est l'instrument qui adapte l'homme nu à un milieu social, habillé. De même que l'instinct est l'instrument d'adaptation de l'homme à son milieu naturel, la raison est un instrument d'adaptation de l'homme à un milieu social, juridique. Or cette raison, il ne l'a qu'en puissance, de même que la vie sociale est présente en puissance dans la vie naturelle : la raison, l'imagination qui sert à se représenter un autre homme comme mon alter-ego (c'est-à-dire comme un être à la fois même que moi et autre que moi), le langage et la société, tout ce qui forme la culture, apparaissent ensemble, et ne sont pas véritablement actifs à l'état de nature. Mais l'homme naturel, comme il est perfectible, possède déjà, virtuellement, toutes ces facultés. Il est asocial, mais non associable : «Il n'est pas réfractaire à la société ; mais il n'y est pas enclin. Il a en lui les germes qui, développés, deviendront les vertus sociales, les inclinations sociales ; mais ils ne sont que des puissances. La perfectibilité, les vertus sociales et les autres facultés que l'homme naturel avait reçues en puissance ne pouvaient jamais se développer d'elles-mêmes» (Second Discours, première partie). L'homme est sociable avant même de se socialiser. Il y a en lui un potentiel de socialité que seul le contact avec certaines forces hostiles de l'extérieur peut actualiser. «Des années stériles, des hivers longs et rudes, des étés brûlants qui consument tout, exigèrent d'eux une nouvelle industrie» (Essai). Tant qu'elles ne changent pas, les conditions de l'homme naturel produisent un équilibre parfait entre lui et son milieu de vie. Mais les choses changent et les conditions de cet équilibre naturel aussi…

La botanique

Rousseau découvrit tardivement la botanique, puis la délaissa pour copier des pages de musique ou écrire ses livres, avant d'y revenir vers 65 ans, car il préférait herboriser, ce qui le détendait, plutôt que réfléchir, ce qui le fatiguait et l'attristait, rédigé-il dans la septième rêverie du promeneur solitaire. Néenmoins ses Lettres sur la botanique lui permettaient de continuer une réflexion sur la culture, au sens large, commencée dans l'Émile, son traité d'éducation, et son roman, La Nouvelle Héloïse, où il s'interrogeait sur l'art du jardin.

L'homme, cet être dénaturé, sans instinct, ne peut contempler la nature que quand il l'a rendue habitable et par conséquent cultivée, dénaturée, «contournée à sa mode» en «campagne riante» car, dans les lieux ou les hommes peuvent vivre, elle n'est fréquemment que du mauvais pays, de la broussaille, du terrain vague. Ce n'est généralement que dans des lieux rares et inaccessibles à l'homme qu'elle cache «ces lieux si peu connus et si dignes d'être admirés... La nature semble vouloir dérober aux yeux des hommes ses vrais attraits auxquels ils sont trop peu sensibles, et qu'ils défigurent... Ceux qui l'aiment et ne peuvent l'aller chercher si loin sont réduits à lui faire violence, à la forcer en quelque sorte à venir habiter avec eux, et tout cela ne peut se faire sans légèrement d'illusion» continue Rousseau dans son roman où il décrit comment Julie a installé au fond de son verger un jardin secret, joignant l'agréable à l'utile de façon à en faire un lieu de promenade qui est comparable à la pure nature : «il est vrai, dit-elle que la nature a tout fait, mais sous ma direction, et il n'y a rien là que je n'ai ordonné».

Rousseau décrit le jardin de l'homme de goût, conciliant à la fois l'humaniste et le botaniste, comme un lieu utile et plaisant où sont rassemblés sans artifice visible, ni à la française, ni à l'anglaise : l'eau, la verdure, l'ombre et la fraîcheur, comme sait le faire la nature, sans user de la symétrie ni aligner les allées et les bordures. L'homme de goût «ne s'inquiétera point de se percer au loin de belles perspectives : le goût des points de vue et des lointains vient du penchant qu'ont la majorité des hommes à ne se plaire qu'où ils ne sont pas. »

Le travail de greffe et de bouturage ne sert pas à dévoiler la nature derrière la nature, mais, avant qu'elle ne devienne invivable, à la rendre habitable en bien ou en mal, ce dont l'extension catastrophique de notre civilisation urbaine est une des conséquences mais pas nécessairement un destin. Et si le travail du verger et des champs est une obligation pour l'homme, le jardin de «l'homme de goût» aura pour fonction de lui permettre de se dépayser, de se délasser des moments d'effort.

Pour Rousseau, mélodie [voir le chapitre suivant] et jardin sont de l'ordre de l'humain, de la perfectibilité, de l'imagination et des passions simples. Il partage avec la musique une temporalité mélodique, celle aussi du processus éducatif qui permet aux hommes d'espérer devenir «tout ce qu'ils peuvent être» puisque la nature n'y saurait suffire.


Rousseau est l'abréviation botanique officielle de Jean-Jacques Rousseau.
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L'amour et la haine

Il est incontestable que Rousseau a fait souffler un vent révolutionnaire sur les idées d'amour et de haine : cette considération accordée à la sexualité comme une expérience principale dans la vie d'un être humain, la prise de conscience de l'importance des sentiments d'amour et de haine dans la construction de la société humaine et dans son développement, et enfin, cette ouverture sur le débat moderne avec le sujet amoureux partagé entre l'amour conjugal et l'amour passion. On peut aussi ajouter que Rousseau a permis d'établir dans sa société du XVIIIe siècle une nouvelle notion, à savoir le fait que la personnalité d'un individu, qu'elle concerne le rapport aux autres et la sexualité entre autres, se forge dès l'enfance.

Émile ou de l'Éducation ou l'obligation d'éduquer au sentiment amoureux

Émile ou De l'éducation est un ouvrage à l'usage des maîtres, précepteurs ou mères de famille, qui explique la nature de l'enfant et l'éducation qu'il faut en faire découler pour bien le faire grandir, en gardant à l'esprit qu'il suffit de «comprendre [la] nature» de l'enfant pour qu'il grandisse le mieux envisageable. Rousseau, dans sa préface, prend soin d'écarter les critiques qu'on pourrait lui faire ; pour légitimer son œuvre, il dit avoir suivi et observé la nature : sa démarche est volontiers empiriste. Ce qu'on peut déjà noter, c'est cette importance accordée à la «nature», en opposition à la «culture».

Chez l'enfant, l'amour est un certain instinct de conservation : on aime ceux qui veulent notre bien, et on s'écarte de ceux qui veulent notre mal. Cette connaissance de ce qui est bon ou mauvais pour nous nous vient de l'expérience. La haine n'est pas véritable, car il ne s'agit pas de «vouloir du mal» à ceux qui nous en veulent, mais à s'en écarter. Ce qui est bon, dans la tête de l'enfant, c'est ce qui lui sert à rester vivant, de «sur-vivre» si on pousse le trait à son paroxysme. Cet instinct, c'est l'«amour de soi». On s'aime, par conséquent on veut son propre bien ; par extension, on aime les gens qui veulent nous faire du bien, et , réciproquement, on cherche à leur faire du bien pour maintenir cette situation. On peut dégager un certain concept d'Égocentrisme, mais il faut savoir qu'il n'y aura aucune péjoration à l'utilisation de ce terme puisque, finalement, on ne nuit pas aux autres avec un tel comportement, puisque l'unique rapport avec autrui concerne ce qu'ils peuvent nous apporter, et non pas ce qu'ils sont . On ne peut pas vraiment parler d'amour ici, puisque c'est ici un vulgaire instinct de conservation.

Avec l'adolescence naît l'amour physique. Advient la puberté, l'enfant devient adolescent. Dans la mesure où il y a changement physique, puisque la voix mue, puisque les épaules s'élargissent, et que les poils apparaissent légèrement partout, l'enfant ne peut que se voir différemment. Pour savoir s'il a bien évolué, il se compare aux autres. Il ne se voit plus lui-même, mais il se voit à travers le regard des autres. L'amour de soi devient amour-propre ; le rapport à soi devient rapport à soi par l'intermédiaire de l'idée qu'on se fait du regard que les autres portent sur nous. Puisqu'on ne se voit plus directement, on ne sait plus vraiment quels sont nos vrais besoins, alors on se trompe d'objets et on se met à l'écart largement de choses qui seraient naturellement bonnes pour nous. Notre champ de relations s'est énormément étendu puisque, naturellement, on cherche à se voir aux yeux du plus grand nombre de personnes envisageable. On a par conséquent bien plus de contacts, de là naissent la jalousie et le mensonge car il s'agit de se faire aimer des autres. On voit aussi les besoins des autres et on les éprouve sur nous, par conséquent, d'un coup, on a bien plus de besoins. Pour plaire aux autres, il faut concurrencer ceux qui leur plaisent aussi. De là naît le sentiment de haine. Il s'agit en effet d'écarter nos rivaux. Enfin, puisqu'on se compare aux autres, la vanité, l'orgueil et la jalousie sont constituants de nos relations avec autrui.

L'amour qui concerne l'individu à ce stade de la vie est un amour physique. C'est purement sexuel, purement physique. On ne choisit pas quelqu'un, on choisit un corps. On ne préfère rien, car les corps sont sensiblement l'ensemble des mêmes. «Toute femme est bonne». Enfin, lorsque on a essayé énormément de personnes et qu'on a enfin pu faire des comparaisons, on fait un choix. Mais vient toujours la difficulté de garder la bien-aimée : pour ne pas la perdre, il faut rivaliser avec les autres ; pour être bien aimé, il faut aimer bien, il y a par conséquent une certaine forme de lutte pour conserver l'amour ; et enfin, l'amour est tellement agréable qu'on cherche à être aimé par d'autres personnes : de là, la jalousie et la destruction du couple.

«Le penchant de l'instinct est indéterminé, un sexe est attiré vers l'autre, voilà le mouvement de la nature».

On sent par conséquent qu'un amour vrai est un amour conduit, éduqué, avec un «tuteur». Rousseau parle de l'homme comme d'une plante dans sa préface : «On façonne les plantes par la culture, et les hommes par l'éducation».

Amour physique et amour moral

Il y a deux sortes d'amour : l'amour physique et l'amour moral. L'amour physique ne choisit pas, il ne préfère rien. Soit que le sauvage prenne la première femme qui passe, n'ayant aucune raison d'en attendre une autre car «toute femme est bonne pour lui» ; soit que le frère prenne sa sœur parce qu'il n'a finalement aucune raison d'aller chercher plus loin, ayant sa sœur sous la main. Au contraire, l'amour moral porte sur l'individu et procède d'un choix. Si les principes de ce choix sont plus ou moins obscurs, c'est parce que nous voyons moins clair que l'amour lui-même, mais les conséquences sont claires : «excepté l'objet aimé, un sexe n'est rien pour l'autre». De sorte que, par le choix, l'amour devient le contraire du penchant. L'amour est lié au langage en tout cas, le langage est à l'origine du sentiment amoureux. L'amour a besoin de la société des hommes pour remplacer le penchant ; en d'autres termes, il existe un discours social qui circule sur les femmes et propose des modèles, des idéaux amoureux qui tirent l'amour du simple penchant. On pense à Sophie, la femme d'Émile ; Émile, grâce ou à cause de la société, a cherché un parfait, une Sophie, une personne qui est sage.

Honoré de Balzac dans Physiologie du mariage a critiqué la notion de pudeur telle que la présente Rousseau : «Ainsi l'erreur de Rousseau a été l'erreur de son siècle. Il a expliqué la pudeur par les relations des êtres entre eux, au lieu de l'expliquer par les relations morales de l'être avec lui-même. [2]

La société ne produit pas que l'amour ; elle facilite aussi la haine. La moindre opposition devant l'amour devient une «fureur impétueuse» : la plus douce des passions peut vite devenir un bain de sang, ajoute Rousseau.

La dimension sexuelle est essentielle, mais il faut qu'elle cesse pour que le véritable amour puisse surgir. D'où une opposition indispensable entre l'amour moral et l'amour purement physique.

L'amour et la haine ne sont par conséquent pas vraiment de même nature parce que l'amour précède la haine.

Rousseau, père du conflit moderne

La Nouvelle Héloïse pose l'opposition entre l'amour et le mariage. C'est le thème central. On le retrouve dans énormément d'œuvres de l'époque, mais ce qui distingue Rousseau de ses contemporains, c'est sa façon de traiter le sujet et la réponse qu'il donne.

L'opposition entre amour et mariage, par l'opposition entre le sentiment libre et le sentiment encadré, le besoin individuel et l'institution sociale, entre la passion et la loi. On retrouve cette thématique chez Shakespeare dans son Roméo et Juliette et la fin tragique, le suicide des deux amants. Différence entre l'amour et l'exaltation de l'instant et le mariage qui représente la loi, la durée et les institutions (la famille dans le cas de Roméo et de Juliette).

Dans le cas de Rousseau, il y a impossible conciliation entre l'amour passion et l'amour conjugal car ces deux formes de sentiment renvoient à deux Moi : l'un qui vise l'autoconservation, l'autre qui vise l'expression du désir et la dépense du soi. On a par conséquent un Moi qui veut se conserver, qui suppose que le bonheur est dans la constance et la tranquillité de l'âme. Il y a enfin l'autre Moi qui pose le bonheur comme impossible dans la durée ; il faut par conséquent saisir le moment : «Gather the rosebud while we may / Old time's still flying / And that same flower that smiles today / Tomorrow'll be dying», célèbres vers du poème «Carpe Diem».

La sauvegarde de soi, c'est avant tout la sauvegarde de l'univers collectif et social. La dépense de soi, c'est l'adhésion aux pulsions individuelles.

Ce choix entre amour et mariage est impossible à faire puisque choisir l'un, c'est regretter de ne pas avoir choisi l'autre ; le fait que ce choix soit strictement impossible vient de ce que les valeurs sont incompatibles, et que choisir l'un ou l'autre pose moralement des problèmes. Comment expliquer à une famille de haut rang qu'on préfère un amour indigne à un mariage qui serait un gage de dignité? Comment expliquer à son amant qu'on préfère la raison à la passion, la reconnaissance sociale à l'amour? Rousseau illustre par conséquent la pathologie amoureuse comme l'impossibilité de choisir. Premièrement, on ne peut pas choisir quel amour on veut, car le choix sera regretté. On ne peut pas non plus choisir de rester dans l'incertitude, car celle-ci fait souffrir.

Finalement, Julie préférera le mariage avec Wolmar et aura la «nostalgie du désir», regrettant son choix; la nostalgie, c'est-à-dire l'impression qu'elle aurait dû faire l'autre choix. L'hypothèse de l'impossibilité du choix se confirme.

Ce qu'il y a également de remarquable chez Rousseau, c'est qu'en ayant vu cette contradiction, cette ambivalence entre deux Moi, il a dépassé la thématique de l'amour courtois tout en ouvrant le champ aux Romantiques.

L'amour courtois considère le mariage comme le lieu du devoir et de la loi. L'institution est incompatible avec l'amour. Il y a par conséquent chez Jean-Jacques Rousseau un véritable appel à l'adultère, qui ne serait pas blâmable dans le sens où celui qui tromperait son conjoint le ferait pour quelqu'un qu'il aime. L'amour est une véritable vertu, il doit être libéré de l'institution, car l'émancipation de l'amour, c'est l'émancipation du désir. Il y a une fidélité à la passion plutôt qu'aux «liens sacrés du mariage». Dans l'amour courtois, il faut préférer la vitalité de la passion à l'amorphisme qui caractérise l'union matrimoniale.

Dans La Nouvelle Héloïse, Julie refuse le chaos de la passion, et elle refuse en même temps le mariage avec celui qui lui inspire la passion : car la passion s'y perdrait obligatoirement. Il y a rupture avec la tradition de l'amour courtois car Julie VEUT goûter à la passion, mais elle le refuse, car elle ne supporte pas le fait d'être faible devant la passion. Elle réalise qu'elle ne peut rien contre le pulsionnel alors elle décide de ne pas l'attiser.

Julie choisit par conséquent le mariage comme conservation de soi : c'est l'agapè chrétienne qui l'emporte sur l'éros. C'est la seconde rupture avec l'amour courtois : le conjugal bloque l'affectif : l'amour passion doit laisser la place à l'amour tendresse. Le désir n'est pas dépassé, il est refoulé. Julie a conscience qu'elle ne peut pas dompter la passion, alors elle la repousse et se refuse à la combattre, elle tente plutôt de l'ignorer.

Le Romantisme, quant à lui, considère qu'il est envisageable de concilier amour conjugal et amour passion. L'amour romantique, c'est la fusion entre le sensible et le spirituel, c'est une aspiration à l'infini et la possibilité d'assouvir cette aspiration dans la finitude, grâce à la relation avec une femme réelle. La passion est ici dépassée, elle n'est plus négative et ne mène plus à l'adultère. Il y a par conséquent chez les romantiques, une possibilité de concilier désir et passion, par le mariage, mais également par la mort comme accomplissement et union éternelle des amants, union extra-temporelle. On a cela chez Novalis, Hölderlin ou encore dans le Tristan et Isolde de Richard Wagner. Pour Rousseau, il est impossible de concilier éros et agapè.

La philosophie Rousseauiste de l'amour est par conséquent le clivage, le dépassement de l'amour courtois et la voie ouverte aux romantiques.

On retrouve cette thématique Rousseauiste chez des auteurs comme Proust (la passion est l'aliénation de soi) et chez Sartre où l'amour est une «unité heureuse» qui marque la fin de l'individualité.

La politique

Sources de la pensée politique de Rousseau

Elles sont nombreuses et se construisent en critiquant et en s'inspirant de Lucrèce, de Hobbes, de Locke, des théoriciens du droit naturel (Hugo Grotius, Pufendorf), de Montesquieu. Il s'est aussi opposé aux Physiocrates, les premiers économistes français, pour qui la création de richesse ne pouvait provenir que de l'exploitation de la terre (physio-cratie = «pouvoir de la terre»). On garde de lui quelques lettres échangées avec Mirabeau père, l'auteur de l'Ami des Hommes. Dès le Discours sur les sciences et les arts, Rousseau affirme son originalité en réfutant la thèse de la sociabilité naturelle de l'homme et en affirmant sa bonté naturelle. La première position le rapproche de Hobbes, qui voyait dans l'homme naturel un être isolé et cherchant avant tout à contenter ses besoins. Mais par la seconde, il se détache du penseur anglais, puisque ce dernier affirmait, reprenant Plaute, que l'«homme est un loup pour l'homme» (homo homini lupus est). Considérant l'agressivité naturelle de l'homme, Hobbes, profondément choqué par la guerre civile et les troubles religieux anglais du XVIIe siècle, réclamait un pouvoir royal absolu confisquant la violence individuelle au profit de l'État ; enthousiasmé par la bonté naturelle, Rousseau, lui, considère que le pouvoir doit venir des individus eux-mêmes. Selon Hobbes, l'homme est mauvais en soi ; selon Rousseau, c'est la société, c'est-à-dire le désir de posséder, de dominer et de paraître, qui a corrompu l'homme.

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Rousseau démocrate ?

Le Contrat social a quelquefois été reconnu comme le texte fondateur de la République française, non sans malentendus, ou à titre d'accusation de la part des opposants à la République. On s'est en particulier attaché à sa théorie de la souveraineté : celle-ci appartient au peuple et non à un monarque ou à un corps spécifique. Assurément, c'est chez Rousseau qu'il faut chercher les sources de la conception française de la volonté générale : contrairement aux théories politiques anglo-saxonnes, Rousseau ne considère pas la volonté générale comme la somme des volontés spécifiques — c'est-à-dire la volonté de tous -, mais comme ce qui procède de l'intérêt commun : «ôtez [des volontés spécifiques] les plus et les moins qui s'entre-détruisent, reste pour somme des différences la volonté générale».

On oublie fréquemment que Rousseau destinait son Contrat social à de petits États. Il s'inspirait de deux modèles, l'un antique (la cité grecque, surtout Sparte alors tenue pour démocratique), l'autre moderne (la République de Genève). Rousseau s'opposait à l'opinion de l'essentiel des «Philosophes» qui admiraient fréquemment les institutions anglaises, modèle d'équilibre des pouvoirs loué par Montesquieu et Voltaire. Rousseau s'opposait aussi avec force au principe de la démocratie représentative et lui préférait une forme participative de démocratie, calquée sur le modèle antique. Se limiter à voter, c'était, selon lui, disposer d'une souveraineté qui n'était qu'intermittente ; quant à la représentation, elle supposait la constitution d'une classe de représentants, obligatoirement voués à défendre leurs intérêts de corps avant ceux de la volonté générale. Par contre, il s'opposait à la diffusion massive des savoirs, comme le montre son Discours sur les sciences et les arts qui y voit la cause de la décadence moderne. Le modèle de Rousseau est énormément plus Sparte, cité martiale, dont le modèle entretenait déjà quelque rapport avec la cité de La République de Platon, qu'Athènes, cité démocratique, bavarde et cultivée. Certains critiques — comme l'universitaire Américain Lester G. Crocker —, en particulier sensibles au modèle d'autarcie et d'unité nationales de Rousseau, lui ont reproché d'avoir favorisé le totalitarisme moderne. Cette opinion est devenue minoritaire depuis quelque temps, mais elle témoigne de la force polémique qu'ont toujours aujourd'hui les rédigés du «Citoyen de Genève».

Le problème du "contrat social"

La liberté naturelle de l'homme implique l'absence d'engagement ou d'obligation naturelle. Les talents étant répartis inégalement entre les individus, les inégalités apparaissent, puis se développent de plus en plus vite. Dans le Discours sur l'inégalité, Rousseau évoque la progression de l'inégalité : "l'égalité rompue fut suivie du plus affreux désordre : c'est ainsi que les usurpations des riches, les brigandages des pauvres, les passions effrénées de tous étouffant la pitié naturelle, et la voix toujours faible de la justice, rendirent les hommes avares, ambitieux, et méchants. "

Dans le Contrat social, Rousseau cherche le fondement d'une autorité légitime parmi les hommes. Il s'agit pour lui de définir à quelles conditions l'homme peut se soumettre à une autorité, ici de nature politique, sans rien perdre de sa liberté. L'homme étant naturellement libre, ce fondement ne peut être qu'une convention. Comment les hommes peuvent-ils associer leurs forces, sans renoncer pour tout autant à la liberté ? Tel est le problème du contrat social, énoncée en ces termes : "Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun, s'unissant à tous, n'obéisse néenmoins qu'à lui-même, et reste aussi libre qu'jusque là".

La musique de Jean-Jacques Rousseau

Un musicien théoricien

La musique fut la vocation contrariée de Rousseau; loin d'être un compositeur aussi brillant que Rameau, il n'en demeure pas moins qu'il a su apporter de nouvelles innovations en musique telles que, par exemple, le Mélodrame (Pygmalion) inspirant surtout Berlioz (Lélio ou le Retour à la vie). Initié par Madame De Warens, il en vécut médiocrement durant son séjour à Paris, gagnant sa vie principalement comme copiste ("Je sens combien je vais me nuire à moi-même si on compare mon travail à mes règles : mais je n'ignore pas que celui qui cherche l'utilité publique doit avoir oublié la sienne. Homme de lettres, j'ai dit de mon état tout le mal que j'en pense; je n'ai fait que de la musique française, et n'aime que l'italienne; j'ai montré l'ensemble des misères de la société lorsque j'étais heureux par elle : mauvais copiste, j'expose ici ce que font les bons. O vérité! mon intérêt ne fut jamais rien devant toi; qu'il ne souille en rien le culte que je t'ai voué. " Article "COPISTE", Dictionnaire de Musique p. 125). Rousseau fut l'auteur et compositeur d'un Intermède, Le Devin du village (1752), lequel fut célébré par le roi Louis XV. En conséquence, ce dernier proposa d'offrir une bourse à Jean-Jacques, mais ce dernier la refusa. Ce fut à cette occasion qu'éclata la première dispute entre Rousseau et Diderot, ce dernier le pressant d'accepter l'offre du roi.

En réalité, dans le deuxième Dialogue, Rousseau énumère un acte de Daphnis et Chloé, une seconde musique du Devin du Village, plus de cent morceaux de divers genres, six mille pages copiées de musique de harpe, de clavecin ou solo et concerto de violon, travail de copiste sur six ans, lequel lui permit de vivre. Sans oublier non plus le Dictionnaire de musique édité en 1767, accepté par Alexis Claude Clairaut (le 15 avril 1765) et particulièrement prisé des musiciens européens de l'époque, dans lequel Rousseau reprenait et actualisait, à la demande de Diderot , les dizaines d'articles rédigés pour lEncyclopédie. Particulièrement influencé en premier lieu par les rédigés harmoniques de Rameau, il était devenu particulièrement critique, depuis la Querelle des Bouffons (voir sa Lettre sur la musique française en 1752), à l'égard de l'harmonie.

Il décida surtout d'adapter un air à la pièce Avril de Rémy Belleau.

Média :Avril. mid

Durant sa période chambérienne, il a imaginé un nouveau dispositif de transcription des notes de musique.

Un théoricien notoire

On retrouve toute cette problématique philosophique entre harmonie et mélodie développée dans l'Essai sur l'origine des langues (sous-titré Où il est parlé de la mélodie et de l'imitation musicale). Jean-Jacques Rousseau place la mélodie avant la musique, car elle permet l'humanisation du naturel en l'homme, tandis qu'il dénie à l'harmonie toute valeur d'émotion. La mélodie n'est que la transcription des passions humaines qu'expriment par leur chant les hommes, définis particulièrement par leur perfectibilité, c'est-à-dire leur capacité à évoluer, à acquérir et développer toutes leurs faculté et leur imagination, en improvisant leur histoire dans une temporalité non préétablie par une quelconque harmonie plus ou moins pythagoricienne. C'est probablement «la faute à Rousseau» si la musique et la chanson populaires ont continué et renouvelé une tradition mêlant poésie et chant qui aurait été à l'origine des langues dans une improvisation qui n'est qu'une conséquence du développement de la perfectibilité et de l'imagination propre au paradigme de l'humain et de la mélodie.

Œuvres

Page de garde du «Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes» de Jean-Jacques Rousseau,
fruit d'un concours lancé par l'Académie de Dijon
Page de Garde Emile ou de l'Education de Jean Jacques Rousseau

Pour l'ensemble des œuvres de Rousseau, l'édition de référence, riche en introductions, notes et variantes, est celle des Œuvres complètes, 5 tomes, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade. Le tome I (1959) comprend les œuvres autobiographiques ; le tome II (1961), la Nouvelle Héloïse, les pièces de théâtre, et les essais littéraires ; le tome III (1964), les rédigés politiques ; le tome IV (1969), les ouvrages relatifs à l'éducation, la morale et la botanique ; le tome V (1995) les rédigés sur la musique, la langue et le théâtre, mais aussi les textes historiques et scientifiques.

Notes et références

  1. par Voltaire entre autres, quand il se posera en pédagogue dans son ouvrage Émile
  2. La Pléiade, 1981, t. XI, p. 1171

Annexes

Ouvrages consacrés à Rousseau

Ouvrages généraux

Ouvrages spécialisés

Articles et recueils d'articles

Recueils d'articles :

Articles :

Articles de Yves Citton sur les œuvres de Rousseau :

Biographies et fictions

Liens externes



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