Libéralisme

Le libéralisme est un courant de pensée de philosophie politique, né d'une opposition à l'absolutisme et au droit divin dans l'Europe des Lumières, qui affirme la primauté des principes de liberté et de responsabilité individuelles sur le pouvoir du souverain.



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Définitions :

  • Doctrine morale et philosophique qui réclame pour tous la liberté des opinions et la liberté de conscience; Doctrine civile et politique... (source : fr.wiktionary)
  • De liber, libre. Philosophie politique fondée sur le primat de l'individu reconnu comme une personne ayant des droits fondamentaux comme la liberté de conscience et d'expression.... (source : collegeahuntsic.qc)
  • Ensemble de courants de pensée affirmant la primauté de l'individu et de sa liberté sur l'ensemble des formes de pouvoir, surtout ceux des organisations collectives, dont l'État. (source : epaifribourg)

Le libéralisme est un courant de pensée de philosophie politique, né d'une opposition à l'absolutisme et au droit divin dans l'Europe des Lumières (XVIIIe siècle), qui affirme la primauté des principes de liberté et de responsabilité individuelles sur le pouvoir du souverain. Il repose sur l'idée que chaque être humain possède des droits fondamentaux qu'aucun pouvoir ne peut violer. En conséquence, les libéraux veulent limiter les obligations sociales imposées par le pouvoir et d'une façon plus générale le dispositif social au profit du libre choix de chaque individu.

Le libéralisme repose sur un précepte moral qui s'oppose à l'assujettissement de l'individu, d'où découlent une philosophie et une organisation de la vie en société permettant à chaque individu de jouir d'un maximum de liberté, surtout en matière économique. Pour la majorité des libéraux, la dichotomie entre «libéralisme économique» et «libéralisme politique» n'existe par conséquent pas, dans la mesure où il s'agit de l'application d'une même doctrine dans des domaines différents.

Au sens large, le libéralisme prône une société fondée sur la liberté d'expression des individus dans le respect du droit du pluralisme et du libre échange des idées. Elle doit joindre d'une part dans le domaine économique, l'initiative privée, la libre concurrence et son corollaire l'économie de marché, d'autre part, des pouvoirs politique et économique bien encadrés par la loi et les contre-pouvoirs. Elle valorise par conséquent le mérite comme fondement de la hiérarchie. Cela suppose parfaitement un état de droit où sont respectées les minorités jusqu'à la plus petite, l'individu, l'État n'étant que le garant de ce respect et devant rendre des comptes de son action.

Cependant selon la situation (et de ce que chacun peut en penser soi-même) le libéralisme pourra se manifester de façon fort diverse, ou alors opposée. Le libéral pourra ainsi être, selon le lieu, ou alors suivant les moments, celui qui exige de l'état qu'il brise un traditionalisme religieux ou social oppresseur pour l'individu (caste, statuts, discriminations et privilèges, ... ) ou qu'il intervienne pour donner à chacun une véritable capacité d'action économique (bridée par un monopole, la pauvreté, le manque d'éducation de crédit ou autre), ou inversement celui qui s'oppose à l'intervention du pouvoir.

Les limites à fixer à l'action de l'État, mais aussi les modalités de l'action publique (surtout aux rôles respectifs de l'action administrative et de la loi), seront particulièrement sujet à débat au sein même. La majorité des libéraux considèrent que l'action de l'État est indispensable à la protection des libertés individuelles, dans le cadre de ses fonctions régaliennes, et nombre d'entre eux (comme Adam Smith, Raymond Aron, Karl Popper ou Benedetto Croce) acceptent et même recommandent certaines interventions de l'État dans l'économie, surtout en matière de contrôle et de régulation. À l'opposé, les libertariens (ou anarcho-capitalistes) refusent à l'État toute légitimité dans quelque domaine que ce soit.

Présentation générale

L'individu est au centre du libéralisme. La plus haute tâche de l'État est d'assurer et de défendre la liberté individuelle qui est reconnue comme imprescriptible. La liberté individuelle étant aux yeux des libéraux la norme principale et le fondement de la société humaine autour de laquelle l'État, l'ordre politique et économique doivent être structurés.

Mais, tandis que pour les libéraux classiques, la primauté de la liberté individuelle est un principe absolu qui s'applique à l'ensemble des domaines de la vie en société, il est devenu courant de subordonner l'application de ce principe aux circonstances, de considérer les volets philosophique, politique, social et économique du libéralisme comme indépendants les uns des autres, ou alors de diminuer le libéralisme à ses aspects économiques comme le fait l'usage moderne en France.

Les différents courants au sein du libéralisme

Il existe plusieurs courants de pensée libéraux qui se différencient surtout par leurs fondements philosophiques, par les limites et les fonctions qu'ils assignent à l'État, et par le domaine auquel ils appliquent le principe de liberté (économie, institutions politiques, domaine social). Le libéralisme a connu une fracture assez profonde à la fin du XIX°siècle, date à laquelle on a commencé à distinguer surtout en Angleterre, le libéralisme classique du nouveau libéralisme nommé aussi quelquefois social-libéralisme. John Maynard Keynes[1], dans la Théorie générale a assimilé l'économie classique avec la loi de Say ou dit de façon plus schématiquement à ceux qui mettent assez haut l'autorégulation des marchés. S'il a contribué par là à donner une signification forte à ce que pouvait désigner le libéralisme classique sous l'angle économique, cela ne va pas sans prêter à confusion. En effet les grands économistes classiques anglais tels que David Ricardo ou John Stuart Mill aux quels l'expression peut faire penser sont reconnus par Élie Halévy comme le versant économique de ce qu'il nomme le radicalisme philosophique et peuvent par conséquent de ce point de vue être vus comme plus proches du social-libéralisme que du libéralisme classique qui à ce niveau à des racines plus continentales. En plus de ces deux courants, on peut citer aussi le libertarianisme (minarchisme, agorisme et anarcho-capitalisme). Du point de vue de la théorie économique, il est envisageable de distinguer l'école néoclassique (l'expression est particulièrement large et englobe une large partie du courant keynésien) qui accepte généralement une certaine régulation des marchés et les écoles faisant une plus large confiance au marché telle que l'école autrichienne moderne.

Doctrines et dispositifs politiques auxquels s'oppose le libéralisme

Doctrine individualiste, le libéralisme s'oppose aux doctrines holistes telles que le socialisme, l'étatisme ou le communautarisme qui définissent la personne comme faisant partie d'un corps social (groupe social, société... ) porteur d'un intérêt collectif auquel certain de ses comportements et ses choix sont ou doivent être subordonnés. Il s'oppose aussi au totalitarisme ainsi qu'à l'ensemble des formes d'abus de pouvoir qui limitent ou alors détruisent la liberté des individus ou imposent la collectivisation totale de l'économie (comme le communisme).. En prônant la liberté individuelle, surtout comparé aux traditions, le libéralisme peut s'opposer aussi au conservatisme et a été condamné au dix neuvième siècle par les courants moralistes (catholicisme respectant les traditions). Certains libéraux s'opposent aux courants prônant l'interventionnisme étatique, la régulation de l'économie par l'État (comme le keynésianisme).

Le mot «libéralisme» est utilisé dans des sens différents, plus ou moins larges, et parfois contradictoires. En partie à la faveur de ce flou sémantique, le libéralisme est l'objet de controverses nombreuses et fréquemment violentes et ce en particulier en France, qui résultent fréquemment d'un désaccord sur le sens même du terme. Si la reconnaissance et l'acceptation des aspects du libéralisme social et politique dépassent l'unique courant libéral, le versant économique du libéralisme, lui, est nettement moins accepté (nombreuses prestations étatiques obligatoires, tentatives de contrôle de l'économie par le collectif). Certains opposants le considèrent comme une idéologie responsable de la majorité des maux du monde actuel, ou comme un courant de pensée étant actuellement détourné de sa vocation d'origine, considérant que la liberté économique n'est pas automatiquement factrice de libertés individuelles pour l'ensemble des acteurs économiques.

Usages du terme

Dans la tradition la plus ancienne, la liberté individuelle est un principe général qui s'applique à l'ensemble des domaines de la vie en société. Selon ce point de vue, c'est une erreur de séparer différentes formes de libéralisme, car toutes sont des conséquences indissociables d'un seul et même principe philosophique de liberté. Ce courant est fréquemment nommé «libéralisme classique» pour le distinguer des autres usages modernes du mot libéralisme.

D'autres auteurs ne voient pas le principe de liberté comme absolu et le prônent selon le domaine. Ils sont rejoints par des spécialistes qui ne s'intéressent qu'à un domaine bien précis, et qui pour cette raison évitent de parler du libéralisme généralement. On peut distinguer alors trois domaines principaux :

Les historiens des idées politiques, de leur côté, s'intéressent aux courants qui se sont réclamés du libéralisme à différentes époques et en différents lieux. Ils distinguent ainsi plus finement la plupart de variétés dans les courants libéraux[2]. C'est pourquoi le terme «libéralisme» recouvre aussi des réalités diverses selon les pays et leur histoire politique.

Histoire du libéralisme

Bien que le terme «libéralisme» pour désigner un courant de pensée ne soit apparu qu'en 1823 dans le Dictionnaire universel de la langue française, les origines de ce mouvement sont lointaines.

Origines

Pour certains historiens des idées comme Philippe Nemo[3] ou Murray Rothbard, ce qu'on définit actuellement le plus souvent comme la tradition libérale prolongerait un mouvement d'idées perceptible depuis la liberté politique qui fut quelquefois accordée dans les Cités grecques, et la méfiance qu'on pouvait y trouver à l'encontre d'un gouvernement arbitraire. Ainsi la représentation libérale du monde n'aurait pas surgi ex nihilo aux environs du XVIe siècle mais aurait déjà été en germe par exemple sur l'agora, où l'exposition et la critique de théories furent quelquefois envisageables.

Dans le même mouvement, depuis Aristote, Épictète et les Stoïciens, Diogène et les Cyniques, un courant peut être identifié, affirmant la primauté de l'individu. Par certains côtés, le monothéisme abrahamique (judaïsme, christianisme et islam) affirment la responsabilité de l'individu. L'humanisme de la Renaissance, modifie profondément la définition du rapport de l'homme à la création, au pouvoir, à l'éducation ou au religieux, surtout par l'affirmation du rôle central du libre arbitre. La fidélité à l'ordre de la tradition est remise en cause au profit de l'arbitrage de la raison de l'individu éclairé.

Dès le XVIe siècle, les philosophes de l'école de Salamanque reformulent la notion de droit naturel héritée d'Aristote, des Stoïciens, de Cicéron[4] et de Thomas d'Aquin, et en déduisent les principes de souveraineté du peuple et de séparation des pouvoirs. Dans le domaine économique, ils justifient la propriété privée, la libre circulation des personnes et des biens et défendent le libre marché. Au XVIIe siècle, le mouvement libéral s'incarne surtout dans les levellers de la révolution anglaise de 1642.

Naissance du libéralisme

John Locke

La pensée libérale se construit entre le milieu du XVIIe siècle et le milieu du XVIIIe siècle, sous l'impulsion des philosophes des Lumières, en opposition à l'absolutisme politique légitimé par des conceptions religieuses.

John Locke pose ce qui deviendra les fondements de la philosophie libérale moderne, en organisant et en développant ses thèmes principaux : théorie des droits naturels, limitation et séparation des pouvoirs, justification de la désobéissance civile, affirmation de la liberté de conscience, séparation de l'Église et de l'État.

Hume, Condillac, Montesquieu développent les conséquences de leurs positions philosophiques libérales dans les domaines politique et économique. Des penseurs plutôt connus comme économistes, comme Turgot, Adam Smith ou John Stuart Mill, prennent soin de rattacher leurs positions économiques aux racines philosophiques du libéralisme. L'école libérale dite «classique» se forme alors comme une pensée cohérente englobant l'ensemble des domaines de l'action humaine étudiés à cette époque.

Influence grandissante en Occident

Montesquieu

Le libéralisme a exercé une profonde influence sur la révolution américaine de 1775. Une partie des élites, surtout bourgeoises, ayant soutenu la Révolution française de 1789 et dirigé le pays après la chute de la monarchie constitutionnelle, était partisane du libéralisme qui se traduisait en France par une pensée subversive à l'encontre de la monarchie absolue de droit divin. Certains des principes fondateurs du libéralisme sont contenus dans le préambule de la Constitution américaine de 1787, mais aussi dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. La révolution américaine est riche d'auteurs libéraux, de Thomas Jefferson et Benjamin Franklin à Thomas Paine.

Le début du XIXe siècle voit l'approfondissement des idées libérales, avec, par exemple dans le domaine politique, Benjamin Constant et le cercle de Coppet qui rassemble des opposants libéraux à Napoléon, et Jean-Baptiste Say dans le domaine économique. Les libéraux s'efforcent de diffuser beaucoup leurs idées, qui s'opposent aux idées étatistes prédominantes dans les cercles du pouvoir. Au milieu du siècle sont publiés les célèbres pamphlets de Frédéric Bastiat.

Les idées libérales se diffusent dans la vie politique occidentale, au point de devenir la «basse continue» des dispositifs politiques à partir du XVIIIe siècle selon Pierre Manent[5]. Pour Raymond Aron, parlant de l'exemple britannique dans la première partie de L'Opium des intellectuels (1955), les idées libérales s'imposent au point d'être présentes dans les programmes de l'ensemble des partis et de ne plus nécessiter de parti spécifique.

De la Révolution industrielle à nos jours

À partir de la fin du XIXe siècle, des divergences apparaissent au sein du courant libéral qui portent sur le rôle et la nature des interventions de l'État. Un courant progressiste apparait avec L. T. Hobhouse qui tente de prendre davantage en considération les conditions sociales qui permettent la liberté de chacun.

Au XXe siècle, les deux guerres mondiales et les grandes crises économiques (1929) entraînent une redéfinition du rôle et des contours de l'État dans le sens d'une intervention croissante. Les controverses et les débats autour du libéralisme portent en particulier sur l'économie reconnue de façon indépendante. La philosophie libérale classique reste néanmoins vivace quoique particulièrement minoritaire, portée surtout par des philosophes comme Mario Vargas Llosa ou, en France, par Alain, Bertrand de Jouvenel, Raymond Aron et Jean-François Revel, mais aussi par des auteurs de la tradition dite autrichienne, en particulier connus comme économistes (Ludwig von Mises, Friedrich Hayek, Murray Rothbard, Pascal Salin).

Les fondements du libéralisme

Les droits naturels

Déclaration des droits de l'homme et du citoyen

Le fondement de la pensée libérale est une théorie du droit selon laquelle chaque être humain est seul maître de lui-même et possède des droits fondamentaux et inaliénables qui découlent de sa simple existence et sont inhérents à la nature humaine, indépendamment des structures sociales dans lesquelles il est (ou n'est pas) inséré. Ces droits sont le droit à la liberté et le droit à la propriété.

Du droit à la vie découlent le droit de légitime défense contre toute agression, le droit à la sûreté et le droit de résistance à l'oppression.

La définition de la liberté individuelle la plus courante est celle de l'article 4 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 :

«La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de limites que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits.»

Certains philosophes des Lumières lui préfèrent la définition suivante :

«La liberté est l'autorisation de n'obéir à aucune autre loi extérieure que celles auxquelles j'ai pu donner mon assentiment» (Kant, note de la 2e section de Vers la paix perpétuelle).

La liberté se traduit par le droit pour chacun d'agir comme il le décide pour poursuivre ses objectifs propres par ses moyens propres, d'échanger, de s'associer et de contracter librement, de s'exprimer librement et de choisir librement ses sources d'information.

Le droit de propriété est le droit pour chaque individu de disposer à sa guise du fruit de son activité et des richesses qu'il a créées ou acquises de façon légitime, mais aussi de s'approprier toute chose (par exemple l'espace qu'il occupe ou l'air qu'il respire) qui n'est pas déjà la propriété d'un autre individu. Ces droits ont un caractère universel. Ils sont applicables à l'ensemble des êtres humains, à tout moment et en tout lieu, ce qui fonde l'égalité en droit.

Un droit naturel se distingue d'un droit positif en ce que son exercice ne suppose rien quant à l'action d'autres personnes et qu'il ne découle pas d'une définition législative. «Personnalité, Liberté, Propriété [... ] sont antérieures et supérieures à toute législation humaine» (Bastiat) .

La thèse des droits naturels est beaucoup développée par John Locke. De cette théorie est issue la conception moderne des droits de l'homme qui a apporté historiquement une partie de la justification idéologique de la Révolution américaine et de la Révolution française.

Cependant, la théorie des droits naturels a été vigoureusement contestée par Jeremy Bentham et John Stuart Mill. Selon ces deux auteurs, dont les idées sont déjà présentes in nucleo chez David Hume (Enquête sur les principes de la morale, Section V, Pourquoi plaît l'utilité, Deuxième partie), les principes du libéralisme ne ressortissent pas au respect de droits naturels dont Bentham et Mill nient d'autre part l'existence, mais à la contribution principale de la liberté à notre bonheur. Pour les utilitaristes, une société heureuse est une société libre où chacun vit comme il l'entend tant que cela ne nuit pas à autrui. C'est le principe de non-nuisance développé par J. S. Mill dans son De la liberté. L'utilitarisme pose par conséquent que les sociétés libérales sont celles qui maximisent notre bonheur.

On voit par conséquent où se situe la différence entre l'école libérale des droits naturels dont Kant est un des représentants les plus marquants, et le libéralisme utilitariste. L'utilitarisme admettra par exemple le sacrifice de certains au bonheur du plus grand nombre alors que le libéralisme d'obédience kantienne tiendra la vie humaine pour sacrée et inaliénable puisque le respect absolu de la vie d'autrui est imposée par le droit naturel. Se pose alors la question de savoir si une démocratie libérale a le droit d'enrôler ses citoyens quand elle est en danger. Faute d'envisager des cas tels que la guerre, la théorie libérale des droits naturels s'interdit de penser le rôle de l'État (dont la version extrême libertarienne conteste du reste la légitimité) dans les relations internationales. Inversement, l'utilitarisme libéral peut courir le danger grave de justifier les raisonnements du type la fin justifie les moyens. Jusqu'où a-t-on le droit de sacrifier le bonheur de certains au bonheur du plus grand nombre ? Ou bien toujours : y a-t-il place pour l'eugénisme dans une société libérale ?

L'éthique

La morale libérale peut se résumer par un seul précepte : Tu ne violeras pas les droits naturels d'un autre être humain. Elle laisse chacun libre de choisir ses propres fins, ses propres moyens et sa propre morale, étant donné qu'il n'empêche pas les autres d'en faire tout autant.

Réciproquement, ces droits impliquent des obligations qui forment le noyau d'une morale personnelle. Ils impliquent l'interdiction de toute agression contre l'intégrité de la personne, du meurtre, du vol et de l'esclavage sous toutes leurs formes, et de toute forme de dictature. Ils commandent la tolérance à l'égard des idées, des croyances et des actes d'autrui.

À part cela, le libéralisme ne prescrit aucun comportement spécifique au niveau individuel. Il considère que la morale et les religions sont hors de son domaine et se limite à interdire l'usage de la contrainte en matière religieuse ou morale, comme dans l'ensemble des autres matières.

La responsabilité, inséparable de la liberté et de la propriété, dit que chaque individu doit supporter les conséquences de ses actions, bonnes ou mauvaises. C'est une condition de la liberté : si autrui devenait responsable de nos actions, il devrait acquérir l'autorité pour nous imposer ses vues et par conséquent restreindre notre liberté. C'est aussi une composante de la sûreté d'autrui.

La notion de liberté est liée à celle d'égalité en droit : la liberté des autres implique de leur reconnaître les mêmes droits que ceux qu'on s'accorde. Pour les libéraux, l'ensemble des êtres humains doivent être traités comme des égaux quelles que soient leurs différences.

Le libéralisme n'est pas l'anomie comme absence de règles de droits. Le droit est constitué d'une part par le droit naturel, et d'autre part par le droit positif qui est le produit des contrats passés entre les individus.

Les différents aspects du libéralisme

Aspect social

Le libéralisme exige de la société le respect des droits naturels et la limitation des compétences de l'État comme le dit le philosophe allemand Wilhelm von Humboldt dans son Essai sur les limites de l'action de l'État (1792). Une société libérale est le résultat des choix et des actions effectués librement par la totalité de ses membres, ce qui lui permet théoriquement de prendre des formes particulièrement diverses.

Cependant, la majorité des auteurs libéraux forment un pronostic explicite ou implicite sur la forme que doit prendre une société libérale. Ils partent du constat que l'être humain est un animal profondément social, qui est attentif aux sentiments et au bien-être de ses identiques et sait que l'association avec eux est le moyen de sa propre survie et de sa propre satisfaction. Tout en reconnaissant l'extrême diversité des êtres humains, les penseurs libéraux ont a priori confiance dans leur action spontanée, et pensent que les individus sont conduits par leurs instincts et leur raison à coopérer ainsi qu'à mettre en place des solutions efficaces d'un point de vue individuel et social (principe revendiqué par les libéraux depuis Mandeville dans La Fable des abeilles, Montesquieu ou Adam Smith avec sa «main invisible» fréquemment mal comprise).

Rien dans le libéralisme ne s'oppose aux actions collectives, à condition que les associations qui les entreprennent soient entièrement volontaires et n'exercent aucune contrainte ni sur leurs membres, qui doivent pouvoir les quitter librement, ni sur les autres individus.

Selon les projets auxquels il veut participer, chaque être humain peut appartenir à un nombre quelconque de communautés, chacune ne pouvant lui demander que ce qui est indispensable à la réalisation de son objet spécifique. La société libérale parfaite n'est ni une juxtaposition d'individus égoïstes étrangers les uns aux autres, ni une juxtaposition de communautés scindées, mais plutôt un enchevêtrement d'associations volontaires de toutes natures à travers lesquelles chacun peut travailler aux fins qu'il se donne, en coopérant librement avec ceux qui partagent tel ou tel de ses idéaux.

Par l'exemple et l'imitation, les objectifs, les règles et les méthodes adoptés par certains groupes peuvent se diffuser à la totalité de la société, faisant émerger un ordre spontané que les libéraux considèrent comme l'unique légitime, à condition qu'il ne viole pas les droits naturels des individus.

Aspect politique

Le libéralisme classique admet que l'institution de l'État est indispensable pour faire respecter l'interdiction de la violence. Chacun doit renoncer à utiliser la violence, selon le principe essentiel de responsabilité individuelle, et en confier à l'État le monopole, au service de la protection de chacun contre l'ensemble des autres.

L'État étant une organisation humaine, les libéraux pensent que le risque que les hommes qui le composent abusent de ce monopole de la violence est permanent. En même temps qu'il est le garant des libertés, l'État est par conséquent perçu comme la plus grave menace pour ces mêmes libertés. Lui accorder «le monopole de la violence légitime» (Max Weber) a pour contrepartie indispensable de limiter son domaine d'action de façon rigoureuse.

Pour les libéraux classiques, les seules fonctions légitimes de l'État sont celles qui assurent la protection du citoyen : police, justice, diplomatie et défense nationale. Ces fonctions forment l'État minimal limité à ses fonctions dites régaliennes. Dans l'exercice de ces fonctions, l'État doit être soumis aux mêmes lois que les citoyens, et ne pas faire de lois qu'il ne s'appliquerait pas à lui-même.

Le libéralisme classique ne se prononce pas sur la forme institutionnelle de l'État, mais uniquement sur l'étendue de ses pouvoirs. Il préfère néanmoins les dispositions qui permettent de limiter effectivement ces pouvoirs, comme la démocratie et la séparation des pouvoirs.

Le libéralisme classique ne reconnaît pas de droits spécifiques aux majorités, même démocratiquement élues. De la même façon qu'il interdit à un plus fort d'imposer sa volonté à un plus faible, il interdit à un plus grand nombre d'individus d'imposer leur volonté à un plus petit nombre. Le rôle de l'État libéral n'est pas de faire régner la loi de la majorité, mais au contraire de protéger la liberté des individus et des minorités contre les plus forts et les plus nombreux. Surtout, le libéralisme classique refuse qu'une majorité même démocratique puisse étendre le domaine d'action exclusif de l'État au-delà de l'État minimal.

Cette philosophie politique pourrait se résumer en trois citations[6] :

Montaigne : «Les princes me donnent prou s'ils ne m'ôtent rien, et me font assez de bien lorsqu'il s ne me font point de mal ; c'est tout ce que j'en demande» (nota : prou = énormément)  ;
Jean-Baptiste Say : «À la tête d'un gouvernement, c'est déjà faire énormément de quoique ne pas faire de mal» ;
Frédéric Bastiat : «N'attendre de l'État que deux choses : liberté, sécurité. Et bien voir qu'on ne saurait, au risque de les perdre toutes deux, en demander une troisième».

Ces positions ont été développées au XXe siècle par l'École des choix publics, qui analyse les actions de l'État comme celles d'une organisation comme les autres (qui défend les intérêts spécifiques de ceux qui la composent ou qui la soutiennent) et constate la non-existence de l'«intérêt général» (étant donné qu'il est impossible d'en donner la moindre définition ou caractéristique). Les libéraux les plus radicaux, les libertariens ou anarcho-capitalistes, affirment que la sphère des attributions légitimes du pouvoir politique est vide, et que le risque pris en confiant à l'État le monopole de la violence est trop grand pour valoir d'être couru. Ils considèrent par conséquent l'État comme un ennemi et prônent sa disparition totale et la fin du politique. Par opposition, les tenants des positions classiques sur l'État minimal sont fréquemment nommés minarchistes.

Les démocraties modernes sont qualifiées de libérales car y sont institués l'État de droit, la séparation et la limitation des pouvoirs mais aussi la liberté de la presse. Elles prennent soit la forme d'une république (exemple : Allemagne, Inde, France) soit d'une monarchie constitutionnelle (exemple : Espagne, Norvège, Pays-Bas, le Royaume-Uni et son Commonwealth, Suède).

Aspect économique

Article détaillé : Libéralisme économique.

Deux positions cœxistent dans la tradition classique. Suite à Adam Smith, l'école classique anglaise (Smith, Malthus, Ricardo, Stuart Mill) légitime une certaine intervention de l'État dans la sphère économique en lui assignant en premier lieu trois devoirs :

«Le souverain n'a que trois devoirs à remplir [... ]. le premier, c'est de défendre la société de tout acte de violence ou d'invasion de la part d'autres sociétés indépendantes [... ]. Le deuxième, c'est de devoir protéger, tout autant qu'il est envisageable chaque membre de la société contre l'injustice ou l'oppression de tout autre membre, ou bien le devoir d'établir une administration exacte de la justice [... ]. Et le troisième, c'est le devoir d'ériger ou d'entretenir certains ouvrages publics et certaines institutions que l'intérêt privé d'un spécifique ou de quelques spécifiques ne pourrait jamais les porter à ériger ou à entretenir, parce que jamais le profit n'en rembourserait la dépense à un particulier ou à quelques spécifiques, bien que à l'égard d'une grande société ce profit fasse plus que rembourser les dépenses»

— Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, Livre IV, chap. IX

Au fil de la Richesse des nations, Adam Smith ajoute d'autres prérogatives à l'État. Il prévient que la «main invisible» n'intervient que dans des situations de concurrence, comme dans le petit artisanat, et avertit que, pour leur part, les industriels conspirent toujours ensemble pour faire monter les prix. L'État a par conséquent le devoir de sauvegarder les conditions de la concurrence contre les capitalistes. Enfin, certaines activités de l'industrie ont des effets non souhaitables (principe des externalités)  : la division du travail abrutit les hommes ; et il faut souhaiter que l'État prenne en charge ces désagréments, en assurant l'éducation de la population par exemple.

Pour les classiques français (Turgot, Condillac, Say), le libéralisme économique est principalement l'application de la philosophie libérale aux actes économiques : l'économie n'est qu'un des domaines de l'activité humaine où l'État n'a pas de légitimité à intervenir autrement que comme un acteur économique sans privilèges spécifiques, et dans le plus petit nombre de domaines envisageable : la protection des citoyens, l'exécution de la justice et la défense contre d'éventuels agresseurs. Ils jugent inutile et dangereuse toute intervention supplémentaire, considérant d'une part que l'initiative privée, informée par le marché, est à même de suppléer avantageusement la majorité des fonctions de l'État, et , d'autre part, que l'extension de la sphère d'intervention de l'État conduit à une croissance non maîtrisée de la sphère publique au détriment de l'initiative privée, à des inefficacités chroniques, et même à des dérives totalitaires.

À cette forme du libéralisme classique, l'École autrichienne ajoute l'idée que tout accord librement consenti ou ensemble d'échanges librement consentis augmente la satisfaction des participants telle que perçue par chacun d'entre eux, car s'il en était autrement, celui qui se sentirait lésé refuserait cet accord qui n'aurait par conséquent pas lieu. La liberté d'échanger et d'entreprendre est vue par ces auteurs à la fois comme un cas spécifique du principe philosophique de liberté, par conséquent un impératif moral qui s'impose indépendamment de ses conséquences, et comme un moyen qui conduit le plus certainement à la plus grande satisfaction générale.

La vision conséquentialiste du rôle de l'État est devenue prédominante aujourd'hui avec la conception néoclassique, qui voit dans la liberté des échanges un moyen d'arriver à un optimum économique. Pour certains néoclassiques, l'État doit alors favoriser l'enrichissement des citoyens, jouer un rôle essentiel comme arbitre des échanges économiques, assurer le respect de l'exécution des contrats, encadrer les échanges marchands par une législation adaptée pour corriger les défaillances du marché, gérer les biens publics, ouvrir des voies commerciales, etc. D'autres néoclassiques arrivent à la conclusion d'une nuisance générale des ingérences de l'État.

De même, le keynésianisme ou les diverses formes du «libéralisme de gauche»[7], tout en se réclamant du libéralisme, recommandent une intervention «raisonnable» et limitée de l'État dans l'économie pour assurer le plein emploi, la stabilité économique et la croissance ; mais également pour mettre en place un «plancher» sous la société libérale afin d'aider les plus démunis, tout en gardant à l'esprit qu'il importe d'interférer au minimum avec les libertés économiques et politiques principales. Pour Noam Chomsky, au-delà de la vision respectant les traditions du libéralisme comme volonté de limiter les fonctions de l'État, «à un niveau plus profond, la vision libérale classique est issue d'une conception précise de la nature humaine, qui met l'accent sur l'importance de la diversité et de la libre création. Cette conception s'oppose par conséquent principalement au capitalisme industriel, qui se définit par son esclavage salarial, son travail aliénant et ses principes hiérarchiques et autoritaires d'organisation sociale et économique»[8].

Compte tenu d'un risque naturel de constitution de cartels (ou trusts), l'ensemble des grandes démocraties occidentales se sont pourvues de lois antitrusts comme le Sherman Act, qui visent à rétablir la fluidité des rapports économiques et protéger ou alors institutionnaliser la libre concurrence. Cette protection de la libre concurrence est fréquemment dénoncée comme une imposture, par exemple par Alan Greenspan[9]. D'autres ajoutent que les lois qui régissent le comportement des entreprises doivent être les mêmes pour toutes indépendamment de leur taille, et que toute discrimination reposant sur la taille des entreprises est illégitime et contre-productive. Énormément considèrent à l'inverse que le libéralisme suppose l'existence de lois antitrust garantissant la pérennité de la concurrence sans obstruction des entreprises géantes, tout en demandant à l'État de garder son rôle d'arbitre, et non de joueur[10]. Faute d'un État fort, il serait par exemple complexe d'interdire les pratiques de vente liée[11], qui entravent par définition la libre concurrence. C'est pour la même raison – interdiction d'entente entre des producteurs économiques, mais cette fois-ci des ouvriers – que la grève fut quelque temps au XIXe siècle reconnue comme activité illégale.

Aspect environnemental

L'apparition du libéralisme correspond à l'avènement de la Révolution industrielle, ainsi qu'à la naissance de modèles économiques qui ont fortement modelé la structure de l'activité économique, génèrant une hausse significative de la production et une diminution relative de la part de l'agriculture comparé à celle de l'industrie.

L'économie post-industrielle, malgré le développement des technologies de l'information et de la communication en apparence peu consommatrices de ressources naturelles (mais il ne s'agit que d'apparences car elles consomment aussi des ressources) continue d'être fortement dépendante en ressources naturelles (énergies fossiles, matières premières) [12].

Dès le début du XXe siècle, Arthur Cecil Pigou, dans ses travaux sur l'économie du bien-être, va prendre en considération les effets non désirés qui peuvent découler d'une relation marchande en inventant la notion d'externalités. Pigou proposera ensuite la création d'une taxe qui portera son nom pour corriger les externalités négatives, ce qui donnera plus tard naissance au principe du pollueur-payeur en matière d'environnement.

Aujourd'hui, les modèles économiques continuent d'évoluer pour tenter de mieux intégrer les effets des croissances démographique et économique sur l'environnement, surtout l'épuisement des ressources naturelles non renouvelables.

Critiques

Une objection, transversale à plusieurs courants de pensée, est que le «libéralisme philosophique» fait la promotion d'une liberté irréelle. Des critiques, de nature marxiste ou psychosociologique[13], opposent libertés formelles (droit de circuler, par exemple) et libertés réelles (capacité économique de réellement circuler, par exemple) et reprochent aux libéraux de faciliter les droits de l'individu sans se préoccuper des conditions d'existence de ces mêmes individus au sein de la société. Le conservateur Michel Villey rejoint sur ce point la pensée marxiste lorsqu'elle soutient que si les droits formels libéraux sont supposés profiter à tous, ils ne profitent en réalité qu'à ceux qui peuvent matériellement les exercer : les riches, les propriétaires[14].

Des auteurs avancent que les présupposés individualistes du libéralisme ne trouvent pas de traduction concrète : l'unité sociale est principalement le groupe selon leurs observations, et l'individu ne peut être appréhendé dans sa totalité sur des bases seulement et strictement individuelles[15]. Selon le groupe qui est reconnu, on trouve différentes variétés d'holisme prenant en compte des réalités collectives telles que l'entreprise, l'association, la famille. Selon ces critiques, l'individu ne peut pas être une force agissante ou se considérer de prime abord comme libre au sein d'une société de masse[16].

Ces critiques reposent sur une assimilation du libéralisme à l'individualisme quoique les doctrines ne se confondent pas et qu'un libéral comme Tocqueville par exemple dénonçait expressément l'individualisme. Locke niait que l'état naturel de l'homme soit l'isolement. Pour lui et la tradition libérale l'homme est un animal social dont les motivations individuelles incorporent une forte dose d'altruisme et de souci de l'harmonie de la société. De même pour Bastiat, l'idée que «la société est un état hors de nature, né d'un contrat» est une des «deux idées [qui] forment le caractère spécial, le cachet différentif du socialisme»[17]. En 1927 dans Libéralisme, Ludwig von Mises reprenait cette perspective, écrivant que la société est principale à la vie de l'homme et que ce dernier doit en tenir compte dans ses actions[18].

De manière plus générale, des libéraux comme Pascal Salin estiment que les critiques les plus nombreuses ne reposent que sur une divergence d'interprétation du terme libéralisme, que ce qui est dénoncé sous le nom de «libéralisme» n'est qu'une construction intellectuelle éloignée de la position des libéraux eux-mêmes.

Les critiques adressées au libéralisme économique font l'objet d'un article dédié.

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages fondateurs (par ordre chronologique)

Ouvrages d'analyse (par ordre chronologique)

Autres ouvrages (par ordre chronologique)

Articles

Liens externes

Notes et références

  1. John Maynard Keynes, 1990, Théorie générale de l'emploi de l'intérêt et de la monnaie, Payot, pp. 34-50
  2. Voir par exemple les travaux du politologue français Jean Touchard
  3. Cf. Philippe Nemo, «Les sources du libéralisme dans la pensée antique et médiévale» in Ph. Nemo, Jean Petitot (dir. ), Histoire du libéralisme en Europe, Paris, PUF, 2006, pp. 65-111.
  4. Cicéron : «Il existe une loi vraie, c'est la droite raison, conforme à la nature, répandue dans l'ensemble des êtres, toujours d'accord avec elle-même, non sujette à périr, qui nous rappelle impérieusement à remplir notre fonction, nous interdit la fraude et nous en détourne. [... ] A cette loi nul amendement n'est permis, il n'est licite de l'abroger ni en totalité ni en partie. Ni le Sénat ni le peuple ne peuvent nous dispenser de lui obéir [... ]» in De Republica, III, XXII.
  5. Pierre Manent, Histoire intellectuelle du libéralisme, Hachette, 1987
  6. Gérard Dréan, Qu'est ce que le libéralisme, Sociétal, 1er trimestre 2008, p. 23
  7. Pour une présentation succincte du libéralisme de gauche, voir Raymond Boudon, Pourquoi les intellectuels n'aiment pas le libéralisme, Odile Jacob, 2004, (ISBN 978-2738113986) ou encore, Thierry Leterre, La gauche et la peur libérale, Presses de Science-Po, 2000, (ISBN 978-2724608038)
  8. Noam Chomsky, Quel rôle pour l'État, Écosociété, 2005, p. 15.
  9. Antitrust, lien donné sur l'article "Concurrence" de wikibéral
  10. Voir aussi : Antitrust and the Bounds of Power : The Dilemma of Liberal Democracy in the History of the Market. Oxford : Hart.
  11. http ://www. zdnet. fr/actualites/telecoms/0, 39040748, 39385656, 00. htm?xtor=EPR-100
  12. On se référera sur ce point aux analyses de Jean-Marc Jancovici
  13. Voir par exemple le chapitre 2 «Nous sommes loin d'être aussi libres que nous le prétendons» dans Jean-Léon Beauvois, Les illusions libérales, individualisme et pouvoir social, Presses universitaires de Grenoble, 2005, p. 75-160.
  14. Michel Villey, le droit et les droits de l'homme, puf, 1983, p140 et suivantes
  15. Jean-Claude Michéa, L'Empire du moindre mal : essai sur la civilisation libérale, Climats, 2007, p. 131-160.
  16. «Quand on fait de l'individu la valeur principale, on finit par aboutir à une société désintégrée. [... ] Dans la théorie individualiste, l'individu a une valeur éminente, l'homme est en lui-même le maître de sa vie, tandis que dans l'individualisme pratique, on doit admettre que l'individu est soumis à d'innombrables puissances et influences, qu'il n'est en rien maître de sa vie» rédigé surtout Jacques Ellul in Propagandes, Albin Michel, 1962, p. 106.
  17. Baccalauréat et socialisme, Frédéric Bastiat. L'autre idée à laquelle Bastiat fait référence est que le législateur devrait façonner la société.
  18. «L'homme qui vit en société doit, quoi qu'il fasse ou se dispense de faire, non seulement prendre en considération son avantage immédiat mais toujours tenir compte de la société. Car, la vie en société n'est envisageable que par la société, et tout individu subirait les préjudices les plus graves si l'organisation sociale de la vie et de la production était détruite.», Ludwig von Mises, Libéralisme, 1927, Chap. 1, Section 6.

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