Syndicalisme

Le syndicalisme est le mouvement qui vise à unifier les travailleurs dans des organisations, les syndicats, pour défendre leurs intérêts communs.



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Manifestation syndicale en 2005

Le syndicalisme (de syndic, venant lui-même du grec sundikos, qui assiste quelqu'un en justice) est le mouvement qui vise à unifier les travailleurs dans des organisations, les syndicats, pour défendre leurs intérêts communs (hausse des salaires, meilleures conditions de travail, baisse du temps de travail, lutte contre le licenciement…).

Le syndicalisme sert à désigner aussi l'action militante qui cherche à poursuivre les buts d'un syndicat.

Dans son sens le plus courant et le plus accepté, le terme syndicalisme s'applique aux syndicats de salariés et dans une moindre mesure aux syndicats étudiants et lycéens. Le terme "syndicat professionnel" sert à désigner aussi, dans certains pays, les organisations patronales.

Les années 1880 ont marqué l'apparition du syndicalisme en Europe. En France, c'est la loi Waldeck-Rousseau de 1884 qui a autorisé la création de syndicats.

Le syndicalisme en France

Le syndicalisme est issu des groupements corporatifs (métiers, compagnonnage... ) des sociétés modernes et médiévales. Ces groupements sont interdits par la loi Le Chapelier de 1791 et subissent une répression opiniâtre lors de la première révolution industrielle. Mais en 1864, la loi Ollivier abolit le délit de coalition et autorise de fait le droit de grève. Les syndicats ne sont cependant légalisés qu'en 1884 avec la loi Waldeck-Rousseau, qui comporte toujours plusieurs restrictions. Surtout, le syndicalisme est toujours interdit dans la fonction publique.

Des syndicats patronaux se créent sur cet exemple. Par conséquent, le syndicalisme tend à embrasser la totalité de la société du travail et affiche des objectifs politiques : la CGT est créée en 1895, au congrès de Limoges. Le syndicalisme français, dit d'action directe, est caractérisé par ses velléités révolutionnaires et d'indépendance vis-à-vis des partis politiques. Ces principes sont affirmés lors du congrès de la CGT d'Amiens en 1906 (charte d'Amiens).

Après la Grande Guerre, une partie du syndicalisme se rallie aux idées socialistes puis communistes, tandis qu'une minorité s'oriente vers le réformisme. Ainsi la CFTC, de tradition chrétienne européenne, créée en 1919, apporte une réponse en contrepoids de la tradition marxiste.

Lors du Régime de Vichy la conception corporatiste de l'organisation du travail est mise en avant et divise le monde syndical. Un dirigeant de la CGT, René Belin devient ministre de la Production Industrielle et du Travail du Maréchal Pétain en juillet 1940. Dans les années 1940 est créé la CGC, syndicat sectoriel composé d'une grande variété de syndicats professionnels locaux (d'ingénieurs principalement - Mines, Ponts, métallurgie, électricité... ). La promulgation en 1941 de la Charte du Travail organise la dissolution des organisations syndicales existantes et la création de syndicats uniques par corporation. L'essentiel des syndicalistes s'organisent alors clandestinement.

Les libertés syndicales sont rétablies par une loi du 27 juillet 1944 et les confédérations dissoutes sont recréées. En 1948, un courant sécessionniste de la CGT, réformiste et opposé à la domination du Parti communiste français sur la CGT, crée la CGT-FO. En 1964, la CFTC par déconfessionnalisation devient la CFDT, une nouvelle CFTC - dissidente - est créée par des militants qui refusent la déconfessionnalisation. En 1992, le mouvement «autonome», comportant essentiellement des syndicats qui, en 1947, avaient refusé de choisir entre la CGT et FO, s'organise dans l'UNSA.

Les grandes organisations sont confédérées par rassemblement de fédérations syndicales qui regroupent elles l'ensemble des syndicats d'une même profession, et d'unions interprofessionnelles locales qui regroupent l'ensemble des syndicats d'une ville ou d'un département autour de la Bourse du travail. Il ne faut par conséquent pas confondre syndicat (par exemple le syndicat des charpentiers de la Seine) et organisation syndicale (par exemple la CGT, ou la CFDT).

Si, actuellement, les grandes organisations syndicales sont moins puissantes, les syndicats sont toujours présents dans la réalité du travail, même s'ils ont perdu une grande partie de leur assise tertiaire depuis les années 1970. Du fait de la fixation de seuils par effectifs, des risques de se syndiquer et d'une désaffection générale, seul un salarié sur deux est amené à élire des représentants.

La participation aux élections professionnelles (63, 8% en moyenne en France) est un baromètre de représentativité qui permet aux syndicats de peser dans les négociations avec les employeurs.

Ce déclin est dû à la crise de l'industrie (bastion syndical), une insuffisante prise en compte du secteur tertiaire et des PME par les syndicats, la privatisation d'entreprises, un phénomène d'externalisation, l'insuffisante prise en compte du travail féminin, la chute du communisme et la division syndicale.

Tandis que le taux de syndicalisation dans le secteur privé est à peine supérieur à 5% (tandis que les autres pays européens sont aux alentours de 30, ou alors 50%), la France a un paysage syndical divisé, constitué de cinq confédérations qui bénéficiaient d'une présomption irréfragable de représentativité jusqu'à la loi du 20 août 2008 (CGT, CFDT, Force ouvrière, CFTC et CFE-CGC) mais aussi trois autres organisations non représentatives de droit (l'UNSA, la FSU et l'Union syndicale Solidaires dont font partie entre autres les «SUD»).

D'après le ministère du travail, 8 % des travailleurs français sont syndiqués en 2003.

D'après une étude du ministère du travail sur la syndicalisation (DARES, octobre 2004), le taux de syndicalisation dans les entreprises de moins de 50 salariés est de 3, 5 % (contre 5, 2 % dans le secteur privé)  ; il n'est que de 2, 4 % chez les salariés en CDD ou en intérim (contre 9, 5 % chez les salariés en contrat à durée indéterminée ainsi qu'à temps complet). Selon un sondage TNS Sofres de décembre 2005, les causes de non-syndicalisation sont :

Voir aussi : chronologie du syndicalisme en France, syndicalisme enseignant en France

Le syndicalisme au Royaume-Uni

On parle au Royaume-Uni de «trade unions» ou «labour unions» pour désigner les syndicats. Le syndicalisme fut interdit et sévèrement réprimé en Angleterre jusqu'en 1824 (voir le Combination Act). Les années 1838 à 1848 furent marquées par la prééminence de l'action politique dans les syndicats. En 1850 se formèrent des syndicats plus stables, mieux pourvus en termes de ressources, mais fréquemment moins radicaux. Et le statut légal des syndicats fut établi par la Commission Royale en 1867 quand celle-ci admit que la mise en place de ces organisations avantageait tout autant les employeurs que les salariés. Le texte fut légalisé en 1871.

Les unions les plus influentes de la période victorienne furent les unions de travailleurs qualifiés, surtout le Amalgamated Society of Engineers. Les unions alliant travailleurs qualifiés et semi-qualifiés connurent une progression assez faible jusqu'à l'émergence des New Unions à la fin de l'année 1880. Les syndicats ont joué un rôle important dans la création du Comité de représentation des travailleurs (Labour Representation Committee), qui forme la base du parti travailliste actuel (Labour party), lequel entretient toujours des liens étroits avec le Trade union movement.

Le syndicalisme dans le monde

Voir aussi

Le syndicalisme agricole français est représenté par :


Bibliographie

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"File:Poing levé syndicalisme."

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