Zone autonome temporaire

Une Zone autonome temporaire est l'expression introduite par Hakim Bey en 1991 dans un ouvrage qui en porte le nom : TAZ, Temporary Autonomous Zone.



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Philosophie politique - Anarchisme - Free party - Cyberpunk

Une Zone autonome temporaire (Temporary Autonomous Zone - TAZ) est l'expression introduite par Hakim Bey en 1991 dans un ouvrage qui en porte le nom : TAZ, Temporary Autonomous Zone.

Origine

Il s'y est «délibérément interdit de définir la TAZ» censé être «auto-explicite» et précise «ne pas vouloir créer de dogme politique». Il se «contente de tourner autour du sujet en lançant des sondes exploratoires» s'articulant autour du principe des utopies pirates. La TAZ y serait particulièrement liée, ne serait ce que par une filiation d'idée : les adeptes des TAZ en tout genre se réclamant de l'esprit de révolte des flibustiers. On trouve d'ailleurs une longue partie sur la TAZ dans le livre sur les pirates de Mikhaïl W. Ramseier, "La Voile noire", qui s'interroge entre autres sur l'éventuelle filiation que certains libertaires affirment reconnaître entre anarchie et piraterie. Ce dernier auteur étend d'ailleurs sa réflexion à la cosaquerie, avec le livre Cosaques, paru en 2009, qui n'hésite pas à accorder aux communautés cosaques, habituellement égalitaires et démocratiques, le statut de TAZ.

Pourtant, la TAZ est interprétée comme une forme d'Organisation permettant d'accéder à l'anarchie.

Mouvements associés

Pour Christine Tréguier, sa traductrice française, Hakim Bey mène une attaque en règle contre la loi du marché : «On vit dans une époque, dans une société d'hyperconsommation, où tout est mis en spectacle, et je crois que c'est un bouquin qui remet totalement et radicalement en cause le contrôle et l'État, et qui propose de ne pas vivre dans l'ère de la marchandise. Et de vivre libre. ».

Ce livre, rapidement devenu culte dans les milieux anarchistes et «underground» et a donné lieu à des tactiques politiques cherchant à se libérer du contrôle de l'État, de l'Économie de marché ou des jeux de pouvoirs classiques.

Internet

On considère généralement que l'internet est un outil important pour les TAZs : «Si la TAZ est un campement nomade, alors le Web est le pourvoyeur des chants épiques, des généalogies et des légendes de la tribu ; il a en mémoire les routes secrètes des caravanes et les chemins d'embuscade qui assurent la fluidité de l'économie tribale ; il contient même certaines des routes à suivre et certains rêves qui seront vécus comme tout autant de signes et d'augures». Par contre, lorsque Hakim Bey emploie le mot Web, celui ci ne se réfère pas directement au World Wide Web tel que nous le connaissons. Il faut le comprendre dans son sens propre, "la toile", qui s'immisce dans l'ensemble des failles du "réseau", du "Net", et qui forme le terrain propice à l'avènement d'une TAZ. Le web se compose de divers moyens : courrier, téléphone, fanzines, radios associatives, cinéma, paroles directe, gestes, informatique... Tout ce qui forme ou favorise les liens et les communications entre les hommes.

Les principes de l'internet qu'on peut associer aux TAZ sont :

Olivier Blondeau - co-concepteur de Freescape[1] : «Le réseau internet est ce qui a permis de mettre en lien des gens au-delà de tout fonctionnement organisationnel pour arriver à communiquer ensemble, avoir des actions spécifiques».

Free party

Le concept de TAZ est fréquemment vu comme une caractéristique de la génération techno : des milieux rave parties ont émergé les free parties.

Les premières free parties ou teknivals, qui réunissent plusieurs "sons" et bien plus de teufeurs (jusqu'à 90 000 !), sont apparues au début des années 1990. Pendant des années, ces rassemblements ont joué au chat ainsi qu'à la souris avec la police (jusqu'à l'autorisation par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, des teknivals en France, celui du 1er mai toujours dans le nord de la France, le mythique 1er Teknival qui commence la tournée européenne, un autre vers le 15 août dans le Sud et le BreizhTeck, le Teknival breton, fin juin). Elles procèdent d'un mode de vie nomade. C'est dans cette communauté nomade qu'on trouve les discours les plus radicaux de la génération techno : libertaires, anti-autoritaires, écologistes.

La mobilité des free parties, qui leur sert à se reconstituer rapidement, et leur nature éphémère les rendent difficilement maîtrisables, ce qui leur a donné une dimension politique. Selon DJ Josy : «C'est devenu indispensable, plus les villes s'agrandissent, plus on a besoin de lieux où on peut être libre, où on peut nous même décider quelles sont les règles. ». Les free parties sont cependant apparues indépendamment du texte de Hakim Bey. Ce n'est que plus tard que les adeptes ont reconnu dans les TAZ de Bey un concept proche de ce qu'ils faisaient, et que son ouvrage est devenu culte dans le milieu tekno. L'homonymie avec l'argot taz (ecstasy) y a peut-être participé.

Comme exemples de TAZ, on peut citer Burning Man, dans le désert du Nevada, et le CzechTek, le teknival tchèque, qui rassemblent plusieurs milliers de participants chaque année. Ces manifestations sont tolérées à plus ou moins long terme par les gouvernements, le CzechTek amenait tellement de monde qu'il a fini par être évacué par l'armée tchèque en 2005 pour être ensuite autorisé par le gouvernement l'année suivante.

Altermondialisme

Christine Tréguier : «Je crois d'ailleurs qu'on peut faire un parallèle avec ce qui s'est passé à l'OMC à Seattle. Ils ont utilisé des pratiques de la TAZ, entre autres ils ont utilisé le réseau pour se coordonner, pour organiser les choses pour se rassembler».

Note

  1. Site web de Freescape

Voir aussi

Liens externes

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"Zone Autonome Temporaire"

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