Socialisme

Le socialisme sert à désigner un type d'organisation sociale basé sur la propriété collective des moyens de production, , , par opposition au capitalisme.



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Idéologie - Anarchisme - Marxisme - Socialisme - Sociologie politique

Le socialisme sert à désigner un type d'organisation sociale basé sur la propriété collective (ou propriété sociale) des moyens de production[1], [2], [3], par opposition au capitalisme.

Il est l'objectif de divers courants apparus et développés depuis le XIXe siècle, et ayant abouti actuellement aux divers courants marxistes et anarchistes, ainsi qu'aux sociaux-démocrates.

Le mouvement socialiste recherche une justice sociale[4], condamne les inégalités sociales et l'exploitation de l'homme par l'homme[5], défend le progrès social[6], et prône l'avènement d'une société égalitaire, sans classes sociales[3].

Pour leur part, les universitaires Georges Bourgin et Pierre Rimbert définissent le socialisme comme «une forme de société dont les bases principales sont les suivantes :

  1. Propriété sociale des instruments de production ;
  2. Gestion démocratique de ces instruments ;
  3. Orientation de la production en vue de satisfaire les besoins individuels et collectifs des hommes.»[7]

Étymologie

Du mot latin socius, nom commun signifiant compagnon, camarade, associé, allié, confédéré et adjectif signifiant joint, uni, associé, allié, mis en commun, partagé. [8]. Le mot socius dérive du verbe sequi :'suivre'.

Sa première utilisation remonte à l'abbé Sieyès qui dans les années 1780 évoque un «traité du socialisme» devant parler «du but que se propose l'homme en société et des moyens qu'il a d'y parvenir». Dans cette utilisation éphémère, le mot veut dire alors «science de la société»[9].

Dans son sens moderne, le mot socialisme remonterait à Pierre Leroux, qui l'aurait employé en 1831 selon Branca-Rosoff et Guilhaumou[10] et selon Pierre Leroux lui-même[11] ; ou en 1832 dans son ouvrage Discours aux Politiques sur la situation actuelle de l'Esprit Humain selon son fils[12]. En mars 1834, Pierre Leroux emploie le néologisme dans un texte intitulé De l'individualisme et du socialisme, publié dans la Revue encyclopédique. Pierre Leroux revendique son «invention», qu'il définit aussi comme «la doctrine qui ne sacrifiera aucun des termes de la formule Liberté, Égalité, Fraternité».

Selon certains, ce serait Saint-Simon qui aurait utilisé pour la première fois le mot «socialisme» en 1827[13]. D'autres font remonter l'origine du mot à l'anglais socialism (1822) ou à l'italien socialismo (1803) [14].

Des sens différents

Selon les points de vue géographiques

Le mot socialisme a pris des sens différents selon les pays. Il s'agit là d'un glissement sémantique : c'est moins la définition du mot «socialisme» qui change selon les pays (il demeure un dispositif opposé au capitalisme, basé sur l'abolition de la propriété privée des moyens de production) que l'usage de l'adjectif «socialiste». Ainsi, aujourd'hui,

Selon les points de vue politiques

Le mot socialisme a pris des définitions différentes selon le point de vue politique de celui qui l'emploie, donnant lieu à plusieurs débats qui portent en fait sur sa définition.

Au sein du mouvement socialiste, une définition plus ou moins large peut-être donnée au mot socialisme :

La question du régime soviétique. Le terme socialisme a été utilisé par les dirigeants des États du bloc soviétique pour désigner leur propre régime (voir le nom de l'Union des républiques socialistes soviétiques). Le «socialisme» fut défini par des théoriciens léninistes comme l'étape préliminaire et indispensable vers le communisme, la société parfaite sans classes et sans État. Ce régime fut nommé aussi au départ la dictature du prolétariat, terme abandonné vers 1936 pour le «socialisme triomphant» et ensuite, vers les années 1970, le «socialisme développé». Sur le plan politique, l'usage du mot "socialiste" par ces régimes est dénoncé par les socialistes non léninistes et par les léninistes non staliniens. Sur le plan historique, au cours de la guerre froide, il a été fait un usage assez général du terme de "camp socialiste" (derrière l'URSS et le pacte de Varsovie) par opposition au "camp capitaliste" ou "occidental" (derrière les États-Unis et l'OTAN).

La question du rapport du socialisme avec la démocratie repose elle aussi sur une différence de définition du mot "socialisme" :

Historique synthétique du socialisme

Les origines du socialisme font l'objet d'un débat lié à la manière en premier lieuer le sujet. Même s'il n'est pas envisageable de dater l'origine du concept de socialisme aux philosophes de l'antiquité comme Platon qui globalement acceptait les castes et l'esclavage[17], son approche du concept de justice chercha a montrer que celle-ci était au profit des plus faibles, se rapprochant ainsi d'utopies sociales, de certains mouvements religieux ou laïcs antérieurs à 1789. D'autres le dateront à la naissance de manifestations concrètes d'un mouvement identifié comme socialiste.

Du point de vue idéologique, l'analyse matérialiste situe le socialisme dans une perspective historique de volonté de la suppression du rapport «dominé / exploiteur», et se place dans la lignée de la majorité des luttes d'émancipation depuis l'Antiquité : héritage revendiqué surtout par les spartakistes de Rosa Luxemburg. Les intellectuels français rationalistes de l'entre-deux-guerres comme Paul Valéry se référèrent par contre davantage à René Descartes, comme «chef des conjurés», c'est-à-dire selon la formule de d'Alembert et la vision des Lumières, comme premier penseur laïque.

Du point de vue historique, un consensus général des historiens distingue deux phases dans la genèse du socialisme moderne. La première phase est le fait de penseurs de la première moitié du XIXe siècle, avec des hommes comme Saint-Simon, Robert Owen ou Charles Fourier, puis Proudhon. La seconde phase tient compte de l'apparition du terme «socialisme», mais aussi de la naissance au milieu du XIXe siècle d'un mouvement, certes divisé, mais qui partage de grands points d'analyse. Ce mouvement nouveau a ainsi fait son apparition à l'époque des Révolutions industrielles du XIXe siècle et a trouvé un terrain de lutte intimement lié à la société moderne de classes (par opposition à la société des ordres), et surtout à la classe ouvrière. Le penseur principal de cette seconde phase est Karl Marx. La constitution des puissants États-nations à partir de la fin du XVIIIe siècle ont aussi été un élément d'analyse et de réflexion.

La question de l'État et l'éclatement du mouvement socialiste

Le mouvement socialiste est divisé dès son apparition, surtout quant aux moyens d'arriver à la socialisation des moyens de production. Les uns estiment que l'État est un ennemi par sa nature même, dont rien de bon ne peut sortir ; d'autres estiment qu'il est un outil dangereux mais utile, pourvu qu'on puisse en prendre le contrôle, avec ici encore des divergences sur la méthode. Généralement, on peut distinguer trois courants de pensée :

  1. Les partisans d'une disparition de l'État à long terme, mais partisans de s'en servir pendant une phase de transition. Afin d'organiser cette disparition, ceux qu'on a désigné au début du XXe siècle par communistes marxistes prônent ainsi l'accaparation des leviers de pouvoir de l'État par les prolétaires organisés, de manière violente s'il le faut, afin d'instituer la dictature du prolétariat. Les représentants de ce courant ont longtemps été les partis communistes affiliés à la IIIe Internationale. L'application revendiquée du socialisme dans les pays du bloc soviétique après la Seconde guerre mondiale a été violemment critiquée par d'autres groupes communistes, de type trotskistes ou appartenant à la gauche communiste. Aujourd'hui, les partisans de cette idéologie se retrouvent davantage dans les mouvements d'extrême-gauche que dans les anciens partis staliniens, fréquemment associés au pouvoir «bourgeois».
  2. Les partisans d'une transformation sociale s'appuyant sur l'État, par principe par des moyens non-violents (élections, groupe parlementaire socialiste). La violence est rejetée car inutile, tant que l'application progressive du socialisme ne produit que des bons effets qui contribuent au mouvement. Ce courant, un temps socialiste réformiste (où le mot «réforme» est à opposer à «révolution», mais toujours dans une analyse marxiste) donna naissance aux partis socialistes de gouvernement, qualifiés selon les pays et les traditions de partis «socialistes», «travaillistes» ou «sociaux-démocrates». Ils sont héritiers de la IIe internationale, reconduite après la guerre en Internationale ouvrière socialiste puis refondée en Internationale socialiste. Les partis se réclamant de ce courant forment aujourd'hui en Europe l'une des deux principales forces politiques, et dirigent plusieurs pays. Ils sont la principale force politique de gauche au Parlement européen.
  3. Les partisans de l'abolition immédiate de l'État (sous forme de l'autonomie ouvrière par exemple), libertaires et minorité des marxistes, refusant l'utilisation d'un appareil d'oppression (l'État). Les libertaires défendent le fédéralisme au sein de la classe ouvrière. Le syndicalisme ou le communalisme était l'un des moyens pratiqués vers l'union des travailleurs, avant qu'il ne devienne subventionné par l'État «bourgeois» au cours du XXe siècle. Le conseillisme forme quant à lui un autre mode d'action vers cette autonomie. Cette troisième voie ne réussit jamais à réellement peser sur les vies politiques nationales, à quelques rares et particulièrement transitoires exceptions près, toujours dans des contextes spécifiques.

D'autre part, des militants ont tenté des expériences concrètes de socialisme utopique, surtout dans le cadre des colonisations. Les résultats pratiques de ces expériences ne furent guère convaincants, mais contribuèrent à nourrir la réflexion.

Les clivages initiaux de la pensée socialiste évoluèrent littéralement vers son éclatement en grande variétés d'idéologies et de conceptions de la société fréquemment bien différentes et qui recouvrent désormais autant l'extrême-gauche que la gauche gouvernementale.

Les socialismes actuellement

Les courants politiques se revendiquant actuellement du socialisme sont : le socialisme marxiste, la social-démocratie (soit le mot «socialisme» tel qu'employé fréquemment en France), et les socialismes autogestionnaire ou libertaire (Socialisme libertaire). Le socialisme utopique dans sa manière d'envisager la société et le rapport à l'économie n'a pas connu de filiation politique homogène, quoiqu'il ait été revendiqué par certains courants hippies et qu'il a influencé certains dispositifs de pensée de la gauche non marxistes et en rupture avec la social-démocratie (économie solidaire, alternatifs, autogestion, communautarisme de lieux de vie). La pensée écologiste surtout, dans un certain aspect peut se situer dans cette filiation.

Les différentes théories socialistes

Le socialisme utopique

Origines et affiliations

Le socialisme est né aussi dans les années 1820-1830 avec des penseurs – les précurseurs – comme Saint-Simon (ne pas le confondre avec le duc de Saint-Simon, mémorialiste), qui s'inscrivit dans la lignée de l'école des idéologues. D'autres penseurs comme Charles Fourier, Proudhon, et Louis Blanc en France ou encore Robert Owen au Royaume-Uni, reconnu comme le premier à mettre en pratique ses idées avec la création d'une communauté de travail.

Ces premiers socialistes, mais aussi Saint-Simon furent qualifiés ensuite d'utopiques par Friedrich Engels. Ce dernier leur reprochait de négliger énormément trop la réalité sociale, l'existence du prolétariat et l'importance de la lutte des classes.

L'héritage de Saint-Simon sera multiple. Ses rédigés ont été repris après sa mort en 1825 par Barthélemy Prosper Enfantin (polytechnicien), pour génèrer le courant du saint-simonisme. Ce courant a subi assez rapidement un «schisme» entre les partisans d'Enfantin, plutôt libéraux (Prosper Barthélemy Enfantin, et Michel Chevalier), et les partisans d'Armand Bazard (polytechnicien aussi), qui ont initié un socialisme scientifique. Armand Bazard peut être reconnu comme l'un des précurseurs du marxisme.

Les socialismes utopiques n'ont jamais connu d'unification aboutie et cohérente de leurs théories : ils regroupaient plusieurs penseurs et praticiens aux analyses divergentes. Pourtant, des caractéristiques ont pu être identifiées pour qualifier ce qui fut l'embryon de la pensée socialiste, ou en tout cas la première réflexion réelle et située sur la société proto-industrielle et la montée du capitalisme. Ils se définissent le plus souvent par l'idée de formation de petites communautés plus ou moins autogérées et organisant, à côté de la vie professionnelle, la vie sociale (logements, services sociaux et culturel, ou alors mœurs). La multiplication de ces communauté, fraternellement fédérées, devant modifier la totalité de l'organisation de la société.

Le socialisme utopique a décliné après 1870 quand le marxisme s'est vu consacré comme la pensée majeure du socialisme. Il s'est cependant poursuivi à travers le mouvement coopératif et de nombreuses expériences communautaires auxquelles on doit rattacher les "milieux libres" libertaires, plus ou moins durables, plus ou moins organisées autour du travail, de l'épanouissement personnel (Les Rencontres du Contadour de Jean Giono), de valeurs morales (Les Communautés de l'Arche, etc. Les nombreuses mais fréquemment éphémères communautés hippies (1967 aux États-Unis) et héritées du mouvement de mai 1968 forment la forme récente de l'ancien socialisme utopique.

Aujourd'hui, le socialisme utopique n'existe plus comme théorie revendiquée, sauf peut-être implicitement par le groupe «Utopia», nouveau courant interne au Parti socialiste français. Aussi, la démarche analytique et certaines propositions peuvent rappeler quelquefois certains traits de la pensée écologiste.

Analyse et philosophie

Le socialisme utopique prône la transformation sociale et l'édification d'une société parfaite, fondée sur l'abondance et l'égalité.

Le socialisme utopique n'entend pas fonder de distinction entre les différentes classes sociales ; elle s'adresse à tous, qu'ils soient riches ou pauvres, exploiteurs ou exploités et ne projette pas de s'appuyer sur un groupe humain, plus que sur un autre dans sa stratégie de transformation de la société. Philanthropes, les socialistes utopiques tournent la totalité de leurs critiques du capitalisme autour de ses conséquences néfastes sur le développement de l'homme.

L'homme est avant tout le produit de ses conditions familiales et sociales, mais également de son environnement : la société fait l'homme. Malgré l'édification théorique de sociétés parfaites fondées sur des dispositifs économiques et sociaux aboutis (le phalanstère de Fourier, le communisme colonial de Robert Owen), ils considèrent de façon pragmatique comme prioritaire la lutte contre les conséquences les plus dures de l'économie capitaliste. Ils prônent entre autres la réduction du temps de travail. Généralement, le perfectionnement des conditions de vie des travailleurs est le meilleur moyen de lutter contre des maux sociaux tels que l'ivrognerie ou le besoin de charité privée. Dans une société parfaite, la police, la prison, les procès, l'assistance publique n'ont ainsi plus lieu d'être. Cette élévation du prolétariat au niveau de la dignité humaine passe surtout pour les plus petits par l'existence de crèche et d'un dispositif éducatif efficace.

Le socialisme utopique repose sur une vision particulièrement optimiste de l'homme : l'homme est bon par nature, ce qui implique qu'on peut faire confiance en sa raison pour faire évoluer la société et aboutir à une civilisation de la Raison et du bien-être. L'édification sur papier de ces sociétés parfaites a abouti à des constructions intellectuelles complexes et complètes. Des expériences de «communisme primitif», c'est-à-dire de communauté alliant une organisation sociale harmonieuse et la mise en commun des richesses et des moyens de production ont été menées et expérimentées dans quelques colonies du nord de l'Amérique. Ce type d'organisation sociale n'a pas connu de suite réelle, sauf peut-être sous une forme légèrement différente par le biais des kibboutz juifs du Proche-Orient. Cette vision de petites communautés en copropriété et cogestion rappelle aussi une autre réaction face à l'industrialisation : un certain retour à la terre ainsi qu'à une volonté d'harmonie avec la nature.

Le socialisme utopique change d'autres socialisme par sa méthode. Il ne prône le plus souvent pas de révolution, et ne fait pas confiance en l'action de l'État. Au-delà des nombreuses théories, il prône une mise en œuvre pratique immédiate de sociétés socialistes à petite échelle (les communautés) à partir d'initiatives «privées» ou «citoyennes». La pérennité des communautés, leur capacité à survivre dans un univers capitaliste, à perdurer malgré l'évolution personnelle des fondateur a constitué le principal défi. L'idéal de modification sociale à grande échelle par diffusion des communautés et fédération de celles-ci au niveau mondial est alors resté au niveau de simple rêve.

Quelques théoriciens

Socialistes utopiques :

Le socialisme marxiste

Origines et affiliations

Le socialisme marxiste est une théorie politique basée sur la conception matérialiste de l'Histoire, et caractérisée par l'objectif de la mise en commun des moyens de production et d'échanges mais aussi par la répartition des biens équitablement à tous. Ce courant a été essentiellement marqué par la pensée de Karl Marx, d'où le terme «marxisme». Il lutte pour un monde sans classes sociales et sans oppression.

Analyse et philosophie

Voir aussi les articles : Pensée de Karl Marx, Théorie de la valeur (marxisme) , Plus-value (marxisme) et la Catégorie :Marxisme

Karl Marx

Les marxistes défendent l'édification d'une société égalitaire où les hommes vivraient sans la présence d'un dispositif économique exploiteur, ni des États. Les marxistes s'appuient beaucoup sur les sciences humaines, surtout l'Histoire pour fonder leurs théories. Ils pensent que dans l'Histoire, les structures économiques, politiques et sociales déterminent les idées, plus que l'inverse.

Pour Karl Marx, le travail autorise l'homme de transformer profondément la nature. Le travail est ainsi source de progrès, mais devient, sous la forme de l'esclavage, du servage et du salariat, une source profonde d'injustices. Le travail est alors pénible et abrutissant. Cette «aliénation», au sens marxiste, sert à désigner le fait que le prolétaire produit les richesses économiques mais ne les possède pas, et qu'elles se retourneraient contre lui sous la forme du mépris et de la violence des capitalistes (ou possédants). Pour le marxisme, la source principale de cette aliénation à l'époque contemporaine réside dans le capitalisme, caractérisé par la propriété privée des moyens de production (les machines, les entreprises, les usines et les capitaux), le salariat, la domination d'une classe sociale sur les autres. Le prolétaire sert à désigner ainsi le travailleur qui est obligé de se salarier pour vivre.

La théorie marxiste de la valeur dérive de celle du libéralisme classique : la valeur d'un bien est définie par la quantité de travail qu'il incorpore (théorie ricardienne de la valeur). En effet, pour pouvoir confronter les valeurs des marchandises, il est indispensable de se rapporter à une unité commune et stable : or la seconde propriété des marchandises, leur utilité, n'ont pas de valeur commune, et ne peuvent par conséquent être comparées. C'est par conséquent le travail, la dépense de force humaine, qui est leur dénominateur commun et permet d'estimer leur valeur relative.

La force de travail est elle-même une marchandise, que doit vendre la prolétaire au capitaliste pour pouvoir créer, avec moyens matériels possédés par le capitaliste (le capital) de la valeur. La force de travail est commercialisée au prix de sa valeur d'échange, mais ce qu'en gagne le capitaliste est sa valeur d'usage (le travail lui-même)  : comme les deux valeurs différent, il réalise un surplus, que Marx nomme plus-value.

La différence entre les deux valeurs vient du fait que la valeur de la force de travail est définie par un panier de bien qui permet sa reconstitution : au XIXe siècle, il s'agit en fait du coût de la survie (alimentation essentiellement). Cette valeur est celle que reçoit l'ouvrier en guise de salaire (W). Or il est envisageable que dans une journée, l'ouvrier fournisse un travail dont la valeur (N) est supérieure à celle indispensable à son propre entretien : c'est ce surplus de travail que lui extorque le capitaliste qui forme la plus-value (PI= N-W).

Le taux de plus-value est alors défini par PI/W. Pour l'accroître le capitaliste peut :

Enfin pour Marx, le dispositif capitaliste s'engorge irrémédiablement et génère de plus en plus de biens qu'il ne peut plus écouler. Les solutions de la bourgeoisie étant la publicité (dont le coût est supporté par les acheteurs), la création de faux besoins, l'inflation ou encore la guerre. Aussi, l'altération sur le long terme du capitalisme (entre autres la baisse tendancielle du taux de profit) mais aussi l'exploitation de l'homme par l'homme amènent les marxistes à imaginer une société avec une propriété collective des moyens de production.

Selon l'analyse marxiste, la classe dominante organise la société en protégeant du mieux envisageable ses privilèges. Pour cela, elle instaure l'État, l'instrument politique de sa domination : une police et une armée chargées de maintenir la sécurité et l'ordre public, l'ordre «bourgeois». Marx parle aussi de «l'idéologie dominante». Dans toute société, il y a certaines idées, certaines croyances et certaines valeurs qui dominent la vie sociale et culturelle. Ces idées dominantes sont produites pour la majeure partie par la classe dominante. Par conséquent, ces idées expriment surtout la domination de cette classe, c'est-à-dire la justifient et s'efforcent de la pérenniser. Ces idées dominantes imprègnent les esprits, et ainsi les exploités ont fréquemment une vision du monde allant contre leurs intérêts réels. Pendant l'Antiquité, la majorité était persuadée de l'inégalité naturelle des hommes, d'où le maintien de l'esclavage. Au Moyen-Âge, la majorité pensait que l'ordre aristocratique était voulu par Dieu et indépassable. En extrapolant à l'époque moderne, la majorité pense que les inégalités et la propriété privée des moyens de production sont «naturelles».

Puisque l'État est une machine répressive qui va à l'encontre des libertés, il faut la suppression de l'État, condition inévitable pour l'avènement d'une société égalitaire et juste. Le dépérissement de l'État devant passer par plusieurs étapes :

Quelques théoriciens

Socialistes marxistes ou marxiens :

Le socialisme libertaire (anarchisme)

Origines et affiliations

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L'anarchisme a été pendant longtemps une partie intégrante du mouvement socialiste international, surtout dans la première internationale, dont il incarnait la tendance libertaire. Les penseurs principaux de cette tendance seront Pierre Joseph Proudhon et Michel Bakounine, d'autres penseurs de cette tendance suivront ensuite.

À la genèse de l'anarchisme politique, on trouve les travaux pionniers de William Godwin : en 1793, il publie Enquête sur la justice politique et son influence sur la morale et le bonheur, œuvre beaucoup inspirée par la Révolution française. Il y propose une critique radicale de la société et de l'ensemble des formes de gouvernements qui empêchent l'épanouissement des individus, et qui les mènent à leur corruption. Les travaux de Bakounine sont actuellement une référence importante du socialisme libertaire.

Analyse et philosophie

Le socialisme libertaire ou anarchisme sociétaire, porte la critique du socialisme autoritaire et hiérarchique, comme il porte la critique de l'étatisme. La diversité des conceptions anarchistes paraît n'être pas résumable en un unique point de vue.

Quelques théoriciens

Socialistes libertaires :

Le socialisme réformiste et la social-démocratie

Origines et affiliations

La social-démocratie est historiquement issue du marxisme, même si les affiliations philosophiques et idéologiques avec ce courant ont été rompues. La social-démocratie se reconnait dans le parlementarisme et propose des candidats aux élections. La social-démocratie a tout d'abord, à l'époque de la première guerre mondiale, renoncé au socialisme révolutionnaire pour se convertir au «socialisme réformiste». Elle a ensuite progressivement, des années 1950 à 1980, renoncé aussi à ce socialisme dit réformiste, qui gardait l'objectif du dépassement du capitalisme, de l'avènement d'une société socialiste et de l'appropriation collective des moyens de production. Ce socialisme réformiste était à opposer aux révolutionnaires, partisans d'une prise du pouvoir par le prolétariat organisé. Les réformistes défendaient l'appui sur les groupes parlementaires organisés et sur la démocratie représentative (Jean Jaurès). L'existence progressive d'institutions libérales et démocratiques voulues par les forces du centre-gauche (démocrates, libéraux et radicaux-socialistes) a beaucoup influencé ses orientations. L'avènement de la social-démocratie comme idéologie identifiée s'est fait réellement avec la première guerre mondiale et la scission avec les adversaires de la guerre, désormais dénommés «communistes», qui se sont regroupés pour la majorité au sein de la Troisième Internationale de Lénine à partir de 1919.

La social-démocratie se revendique des principes du «socialisme démocratique» telles que fixés par l'Internationale socialiste rétablie en 1951 au Congrès de Francfort. Les modes différents d'organisation du parti et les traditions politiques propres à chaque pays ou zone géographique font que ces partis prennent le nom de travaillistes dans les régions à dominante anglo-saxonne, où ce sont les groupements ouvriers qui ont fondé le parti qui les représenterait au parlement, de sociaux-démocrates dans les pays de tradition scandinave ou germanique, où le parti s'est érigé en centre de gravité d'une véritable contre-société ouvrière et de socialistes dans les régions à culture latine ou à majorité rurale où le rôle du socialisme municipal est important. Il est particulièrement important de noter que l'évolution sémantique fait qu'on utilise de plus en plus le terme «social-démocratie» pour dénommer le socialisme majoritaire. Cette modification de l'appellation surgit à l'heure de la construction européenne et d'une volonté pour les partis socialistes européens de se forger une identité commune, démarche particulièrement beaucoup influencée par les modèles allemands et suédois. Le terme social-démocratie s'accompagne fréquemment d'une certaine connotation «moderniste» qui vise à rompre définitivement tout lien avec le marxisme ainsi qu'à mener une politique dite réaliste ou d'accompagnement, marquée par une culture de gouvernement pour la France où le terme social-démocrate a toujours désigné fréquemment la gauche non-marxiste et pour quelques pays d'Europe centrale où le mot «socialiste» a tendance à rappeler les anciennes républiques dites communistes. L'emploi du terme «social-démocrate» doit être cependant manipulé avec précaution, d'autant plus qu'il sert à désigner toujours au Portugal des forces politiques de centre-droit.

En Belgique, le syndicaliste André Renard a donné son nom à une pratique singulière et radicale du socialisme et de l'action syndicale liée au régionalisme wallon mais qu'il subordonne au combat syndical, nommé renardisme.

Analyse et philosophie

La social-démocratie déclare se fixer pour objectif la formation d'une société fondée sur les idéaux démocratiques et sur l'égalité de l'ensemble des citoyens.

Chaque individu doit pouvoir être libre dans son épanouissement, dans ses choix, dans ses décisions tout comme il doit impérativement pouvoir peser à l'ensemble des niveaux de la société dans laquelle il vit. La liberté conjugue deux aspects : celui de ne subir aucune oppression et contrainte extérieure comme la faim, l'ignorance et la peur de l'avenir et celui de pouvoir s'engager et participer aux prises de décisions qui engagent la collectivité. La liberté des citoyens suppose leur égalité. L'égalité impliquant que chaque personne peut précisément s'impliquer dans les choix de la société et décider de sa propre vie en dépit des conditions sociales et familiales dont il est issu. L'égalité suppose le droit de faire des choix et de suivre des trajectoires différentes, sans que ces différences ne mènent à une subordination dans la vie quotidienne et dans la société.

La liberté et l'égalité sont à la fois liées aux droits des individus ainsi qu'aux solutions collectives de réalisation d'objectifs conformes à l'intérêt général. L'homme est un être social qui se développe et s'épanouit au contact d'autrui, et des pans entiers de ce qui détermine le bien-être individuel ne peuvent être créés que dans le cadre d'une action commune. Cet intérêt commun supposant la solidarité, sentiment communautaire découlant de la prise de conscience de notre interdépendance.

La société que visent les sociaux-démocrates est une société fondée sur l'action commune, dans le respect et le souci des autres. Tout citoyen doit avoir les mêmes droits et les mêmes possibilités de contribuer aux solutions, tout citoyen a le même devoir d'en assumer la responsabilité. La solidarité n'exclut pas l'épanouissement individuel mais est profondément incompatible avec l'égoïsme qui permet d'exploiter les autres au nom d'un intérêt personnel.

Pour eux, tout pouvoir doit se fonder sur la communauté des personnes qui forme la société, les intérêts économiques n'ayant pas à poser des limites à la démocratie : la démocratie a toujours le droit de tracer le cadre économique et de fixer les limites du marché. Les sociaux-démocrates doivent mettre en place une organisation sociale où citoyens et individus doivent pouvoir peser sur les décisions collectives. Chaque citoyen, comme salarié ou consommateur doit avoir le droit d'exercer une influence sur l'agencement et la répartition de la production, l'organisation et les conditions du travail. Ces valeurs démocratiques doivent ainsi régir l'ensemble des niveaux de la société pour que celle-ci soit organisée sans rapport de domination ou de soumission, sans différences de classes, sans préjugés ou discriminations.

Quelques théoriciens

Socialistes réformistes
Sociaux-démocrates

Les autres socialismes

Socialisme chrétien

Idées du socialisme chrétien
Le socialisme chrétien tire sa source du message de Jésus Christ dans les évangiles, surtout le sermon sur la montagne. Il se base sur l'idée d'égalité entre hommes (égalité des âmes), la fraternité entre hommes (tous frères car «fils de Dieu») et la dignité humaine (les hommes sont faits «à l'image de Dieu»). Il prône surtout un certain détachement personnel des richesses et plaisirs matériels (accusés de détourner l'homme du Bien) et l'aide aux plus pauvres et persécutés.

Le socialisme chrétien s'exprime essentiellement à travers deux courants :

Les mouvements du socialisme chrétien
Des tentatives «socialistes» (le mot socialiste est complexe à définir avant la formation d'une économie capitaliste) peuvent être relevées dans des mouvements chrétiens dissidents combattus par l'Église au moyen âge ainsi qu'à la Renaissance, mais également dans certains ordres mendiants intégrés dans l'Église catholique, surtout les franciscains. La colonisation de l'Amérique latine par l'Espagne catholique autorise l'ordre des Jésuites de tenter une expérience socialiste fréquemment reconnue comme précurseur du socialisme utopique : la mission jésuite du Paraguay aux XVIIe et XVIIIe siècles.

A la fin XVIIIe et au début XIXe siècle, deux évènements majeurs vont entraîner la formation de courants sociaux chrétiens. La Révolution française va aligner la position de l'Église catholique sur une ligne conservatrice contre-révolutionnaire (sauf des exceptions telle celle du «curé rouge» Jacques Roux). Par contre, l'émergence de l'économie capitaliste entraîne l'Église catholique à contester le capitalisme sur une base théologique (le rejet du matérialisme) et pratique (la dénonciation des conséquences du capitalisme sur la condition ouvrière).

Naît alors, dans les années 1820-1830, le courant chrétien social (catholicisme social et protestantisme social) qui, fréquemment s'oppose autant au libéralisme politique qu'au libéralisme économique. En France, la position la plus avancée du mouvement catholiques social est représentée par le socialiste romantique Félicité de Lammenais (qui accepte l'héritage de 1789 et sera élu député en 1848) et la revue L'Avenir (fondée en 1830 avec Henri Lacordaire et le comte de Montalembert) condamnée par le Pape en 1832. Puis par la revue L'Ère nouvelle , de l'abbé Maret, Frédéric Ozanam (fondateur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul en 1833) et Lacordaire (et aussi Buchez), qui réclame une prise en compte de la misère sociale. Sans oublier la célèbre enquête sociale d'Alban de Villeneuve-Bargemont. Ils établissent une doctrine catholique sociale pour laquelle la charité ne résoudra pas seule le problème social, dont la solution passe aussi par des réformes de fond qui intégrant l'humanisme chrétien au cour du monde du travail (droit d'association, droit de grève, salaire minimum, etc. ).

Se développe aussi un véritable courant socialiste chrétien (qui accepte pleinement la démocratie) se développe aussi (Philippe Buchez, fondateur en 1840 de L'Atelier (1840-1850) , premier journal ouvrier, Pierre Leroux, le fouriériste catholique Louis Rousseau), classiquement classé au sein des socialismes utopiques, et qui s'exprimera au cours de la Révolution de 1848, brève période de réconciliation de l'Église catholique et du prolétariat ouvrier. Ce courant influencera surtout des écrivains tels que George Sand ou Dostoievski.

Politiquement coincée entre la condamnation des théories politiques nouvelles par le Pape (le Syllabus en 1864) et un mouvement socialiste européen de plus en plus révolutionnaire et structuré par le marxisme (après 1870), la nouvelle génération de chrétiens sociaux représentée par Armand de Melun, Léon Harmel ou Albert de Mun et ses cercles catholiques ouvriers, prône moins un socialisme que des réformes sociales (une position proche de celle d'actuelle social-démocratie). Les chrétiens sociaux vont cependant demeurer longtemps suspects aux yeux des socialistes révolutionnaires ne serait-ce qu'à cause de l'origine fréquemment royaliste légitimiste de ce courant, de nostalgies du temps pré-capitaliste et de certains accents paternalistes : l'Action française, dont était membre René de La Tour du Pin, l'auteur de Vers un ordre social chrétien, prendra un tournant monarchiste avec l'influence de Charles Maurras en 1900. Il y eut cependant des liens entre les monarchistes et certains socialistes révolutionnaires, surtout à La Guerre sociale, le journal de Gustave Hervé[18].

En 1891, le Pape Léon XIII publie l'encyclique Rerum novarum qui reconnaît surtout (en exergue) la notion de juste salaire et l'obligation de réformes, qui donnera naissance au courant démocrate-chrétien, pouvant pendre des formes sociales comme des formes libérales. D'où un foisonnement d'initiatives et d'associations telle la Ligue du Coin de terre et du foyer créée en 1896 par l'abbé Lemire. Sous sa forme sociale puis progressivement socialiste, le mouvement est incarnée en France par Le Sillon de Marc Sangnier (1894), condamné par le Pape en 1910 et transformé en mouvement Jeune République (1912), qui soutiendra le Front Populaire en 1936. Par contre, les chrétiens déclarés sont peu nombreux dans le mouvement socialiste compte tenu de la tradition laïque du mouvement républicain. Il ne sont cependant pas complètement absents, à l'image de Charles Péguy.

Le courant socialiste chrétien est fort en Grande-Bretagne et en Allemagne, avec surtout monseigneur Ketteler qui, en 1864, condamne la loi d'airain du salaire et défend des associations ouvrières proches de syndicats (dans La question ouvrière et le socialisme).

Au XXe siècle, l'effort de reconquête du monde ouvrier par l'Église catholique à travers le syndicalisme (en France, la CFTC créée en 1919), la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), puis le mouvement des prêtres ouvriers amènent à développer un véritable courant socialiste chrétien. La lutte commune au sein de mouvements de résistance antifascistes (en France, Italie, Allemagne surtout) entre chrétiens, socialistes et communistes ouvrent la voie à des synthèses plus audacieuses.

En France, ce sont , dans les années 1950, les chrétiens «compagnons de route » du Parti communiste français ; Emmanuel Mounier, la revue Esprit (fondée en 1932) et le mouvement personnaliste inspiré par un socialisme parfaitiste la Péguy ; la revue Témoignage chrétien ; L'association La Vie Nouvelle, la théologie de la libération née en Amérique latine d'une synthèse entre marxisme et christianisme. Puis, en France, la participation des chrétiens à la «Nouvelle gauche» représentée par le PSU (avec par exemple la figure d'André Philip), à travers surtout la CFDT (créée en 1964 la majorité de la CFTC), les mouvements spécialisés (JAC, CNJA, JOC), des expériences autogestionnaires (telle celle de Marcel Barbu, candidat à l'élection présidentielle de 1965) ouvrent la voie à la participation de nombreux chrétiens au mouvement de mai 1968 ainsi qu'aux nouvelles formes de luttes pour la transformation de la société (féminisme, écologie, pacifisme avec l'exemple de Lanza del Vasto, etc. ).

Actuellement, en France, le socialisme chrétien s'exprime avant tout à travers des chrétiens socialistes (des individus engagés au sein du mouvement socialiste), tels Michel Rocard et Jacques Delors, pour qui la religion a joué un grand rôle dans son engagement.

Le président vénézuélien Hugo Chavez se réclamerait aussi du socialisme chrétien : «Je suis chrétien et je pense que le socialisme doit se nourrir des courants les plus authentiques du christianisme.»

Socialisme de la chaire

Le socialisme de la chaire (kathedersozialismus en allemand) est un courant du socialisme apparu en Allemagne dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il réclamait des réformes sociales impulsées par l'Etat et une intervention limitée de l'Etat dans l'économie. Ce courant est né dans le monde universitaire (d'où son nom) au sein de l'école historique allemande[19]. Il s'est formalisé en 1872 avec la formation de l'Union de politique sociale. L'économiste Léon Walras explique qu'il se place, dans une position intermédiaire entre le socialisme qui fait trop intervenir l'État et le manchesterianisme qui ne le fait pas intervenir assez. [20]. Ses motivations tenaient surtout à la critique de l'individualisme et le souhait de faire primer l'intérêt de la communauté nationale sur ceux de l'individu. Les socialistes révolutionnaires estiment qu'il avait avant tout pour objectif de sauver le régime capitaliste en prévenant une véritable révolution socialiste. De fait, le socialisme de la chaire influencera les réformes sociales du chancellier allemand Bismarck. Ses principaux représentant sont Gustav Schmoller (1838-1917), Adolf Wagner (1835-1917), Lujo Brentano (1844-1931, qui insiste plus sur le rôle des syndicats), Werner Sombart (1863-1941).

Socialismes de pays en développement

Dans plusieurs pays en développement, le mouvement socialiste, apparaissant avant la phase d'industralisation, a trouvé des points de convergence avec des éléments propres aux cultures respectant les traditions.

En Mélanésie. Walter Lini, un pasteur anglican ni-vanuatu, fut le principal penseur du socialisme mélanésien, approche qui tenta de combiner socialisme, Christianisme, traditions mélanésiennes et solidarité des pays du Tiers-Monde (surtout de Mélanésie). Ainsi le socialisme mélanésien doit aussi se concevoir comme une forme de socialisme chrétien (voir ci-dessous).

En Afrique, de nombreux penseurs - tels Julius Nyerere en Tanzanie - élaborèrent et mirent en pratique des théories socialistes qui s'appuyaient sur des traditions des peuples africains.

En Russie à la fin du XIXe siècle, le socialisme des Populistes (Narodniki), reposait sur de petites unités économiques autonomes constitués des communes de villages russes respectant les traditions, les obshchinæt.

Dans le monde arabe, s'est développé le socialisme arabe, surtout sous la forme du Baathisme.

Critiques

Ces points sont détaillés dans l'article Critiques du socialisme.

Notes et références

  1. «Doctrine économique et politique qui préconise la disparition de la propriété privée des moyens de production et l'appropriation de ceux-ci par la collectivité.» (Dictionnaire Hachette encyclopédique, 2002, page 1506)
  2. «Appellation de diverses doctrines économiques, sociales et politiques condamnant la propriété privée des moyens de production et d'échange.» (Petit Larousse Illustré, 2007, page 990. La définition du Petit Larousse 1972 était déjà quasi semblable)
  3. «A political doctrine or system which aims to create a classless society by moving ownership of the nation's wealth (land, industries, transport systems) out of private and into public hands» (Harrap's Chambers compact dictionnary, 2000, page 744)
  4. «Théorie visant à rénover l'organisation sociale dans un but de justice» (Grand dictionnaire encyclopédique Larousse, 1985, volume 9, page 9645) )
  5. «Le socialisme a commencé par condamner les inégalités sociales et l'exploitation de l'homme par l'homme, et par demander que l'intérêt général prime en tout sur l'intérêt individuel.» (Le Quid, 1995, page 904)
  6. «Doctrine d'organisation sociale qui entend faire prévaloir l'intérêt, le bien général, sur les intérêts spécifiques, au moyen d'une organisation concertée (opposée à libéralisme)  ; organisation sociale qui tend aux mêmes but dans un souci de progrès social.» (Nouveau Petit Robert de la langue française, 2007, page 2382 et Petit Robert 1990, page 1822)
  7. Georges Bourgin et Pierre Rimbert, Le Socialisme, Presses Universitaires de France, coll. «Que sais-je ?», 1986, p. 13.
  8. Eugène Benoist et Henri Gœlzer, Nouveau dictionnaire latin-français, Librairie Garnier, 10e édition, sans date
  9. Sonia Branca-Rosoff (Université de Paris III) et Jacques Guilhaumou (CNRS), de «société à socialisme, l'invention néologique et son contexte discursif» in Revista da Abralin, vol. 1, no 2, p. 11-52, décembre 2002[1]
  10. Lorsque le mot socialisme réapparaît en premier lieu de façon sporadique dans Le Semeur du 23 novembre 1831, puis de manière plus systématique avec l'acception moderne de doctrine opposée à l'individualisme, Branca-Rosoff et Guilhaumou, idem, page 45.
  11. Pierre Leroux, La Grève de Samarez, 1857 cité en note (n°71) par Branca-Rosoff et Guilhaumou, page 45.
  12. Louis Pierre-Leroux, lettre reproduite dans la Revue Libérale Internationale puis dans L'Écho de la Creuse du 26 octobre 1895, selon Pierre Urrien sur le site de l'Association des Amis de Pierre Leroux [2]
  13. http ://dan. moneeek. com/content/ref/etymology/s8etym. htm
  14. Nouveau Petit Robert de la langue française 2007, page 2382
  15. Maximilien Rubel, Marx critique du Marxisme, Payot, 1974
  16. «the essence of Socialism by defining it as the advocacy of communal ownership of land and capital. Communal ownership may mean ownership by a democratic State, but cannot be held to include ownership by any State which is not democratic. » in Bertrand Russell, Socialism, Anarchism and Syndicalism, Cornwall Press, Inc, Cornwall NY, 1918.
  17. Platon, La république, livre III (voir aussi Wikiquote)
  18. Bruno Goyet : Charles Maurras, Presse de science-po, 1999 (p. 229)
  19. Jörg Guido Hülsmann, [pdf] (en) Mises, the last knight of liberalism
  20. L'Etat et le chemin de fer, Léon Walras

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages de précurseurs du socialisme

Ouvrages de théoriciens ou de dirigeants socialistes

Ouvrages historiques

Spécifiques

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